Le plan Leproux, c’était il y a quatre ans déjà. Depuis, certains des membres des anciens groupes de supporters (les Ultras), bannis du Parc des Princes, ont choisi de boycotter leur enceinte fétiche. Ils ont laissé la place, malgré eux, à un nouveau public, qu’ils taxent volontiers de « consommateurs », voire de « footix », terme péjoratif attribué aux spectateurs non imprégnés de la culture football. Du côté de Nasser Al-Khelaïfi, aucun signe d’ouverture envers les Ultras… Le président est sur d’autres fronts.
En attendant, le spectacle est merveilleusement assuré sur le terrain, où les Thiago Silva, Ibrahimovic, Verratti, Cavani, Matuidi, Motta, ou autres Lavezzi ne trouvent pas forcément dans les tribunes un écho à la hauteur de leur ébauche d’énergie sur le pré. Habituées aux effluves des stades de SERIE A ou d’Amérique Latine, les stars du PSG doivent être plus que dépaysées, voire déboussolées, dans la capitale française où elles avouent toutes avoir souffert d’une adaptation compliquée. D’aucuns diront que le Parc n’est pas si mort que cela, et qu’un semblant d’âme semble renaître lorsque des gradins descendent les chants et les encouragements à l’unisson, comme lors de la réception de Saint-Etienne dimanche dernier.
Mais d’autres constateront à juste titre que jusqu’à présent, un Zlatan Ibrahimovic n’a toujours pas son chant attitré, aucun hymne à la gloire d’un Lavezzi non plus, et encore moins d’un Verratti pourtant décrit comme le chouchou du Parc ! Un chouchou, soit, mais à qui l’on n’offre aucune preuve d’amour ? Aucune preuve d’attachement ? Oui, c’est possible au Parc des Princes d’aujourd’hui !
Dans le même temps, Jérémy Ménez reste conspué à chacune de ses sorties. Si son attitude ne plaide pas toujours en sa faveur, il n’en reste pas moins l’homme qui a inscrit LE but d’un titre qui fuyait la capitale depuis 19 ans ! Au moins pour le côté symbolique, Ménez mérite mieux comme traitement à la maison. Et que dire d’un Javier Pastore, ce genre d’artistes qui puent le football, pourtant incompris dans un Parc qui l’a longtemps pris en grippe à des moments où des marques de soutien auraient sans doute été plus appréciables ? C’est tout le paradoxe de ce stade, qui peut surprendre en acclamant ses anciens de retour sous de nouvelles couleurs (Pancrate, Erding, Hoarau) tout en sifflant ses propres joueurs au cours de la même rencontre.
Force est donc de constater que le nouveau Parc des Princes n’est malheureusement pas à la hauteur du feu d’artifice fréquemment proposé sur la pelouse. Imaginer ces stars en communion avec des supporters brandissant tifos et reprenant en chœur des chants à la gloire de chacun des joueurs, il ne reste donc plus que ça aux nostalgiques des grandes heures de la Porte d’Auteuil… Imaginer.