Analyse – OM : Garcia, Evra, Eyraud… 3 questions qui fâchent après le PSG

Rudi Garcia, Jacques-Henri Eyraud et Patrice Evra son au coeur des 3 questions qui fâchent après la défaite concédée par l’OM devant le PSG en Ligue 1.

Rudi Garcia a-t-il vraiment les épaules pour l’OM ?

On pourrait aussi bien répondre de manière positive que négative à cette question. Si l’objectif est de viser le podium la saison prochaine, alors Rudi Garcia devrait parfaitement convenir au projet de Frank McCourt… du moins à court terme. Car à moyen terme, il est d’ores et déjà acquis que Garcia ne fera pas l’affaire si la véritable ambition est de chercher le titre en Ligue 1 ou de faire un parcours en Ligue des Champions.

Depuis le début de sa carrière, Rudi Garcia a trop rarement été en mesure de s’imposer face à des équipes plus fortes sur le papier dans des ‘matchs clés’. On se rappelle des humiliations concédées devant le FC Barcelone (avec l’AS Roma) ou le Bayern Munich (avec le Lille OSC) en C1, toutes deux sur un score identique (1-6).

On se rappelle également que la Roma avait, en grande partie, perdu le titre lors des confrontations directes avec la Juventus Turin il y a deux saisons de cela en Serie A. Pour ce qui est du titre de champion de France avec le LOSC en 2011, cela remonte à une époque où il n’y avait aucune équipe dominante en Ligue 1. Avec l’AS Monaco et le PSG aujourd’hui en haut de l’affiche, voire potentiellement l’OL, difficile d’imaginer l’OM jouer le titre avec Rudi Garcia sur le banc de touche. S’il s’agit de jouer le podium, tout reste ouvert à compter de la saison prochaine. A condition d’avoir des joueurs à disposition.

 

Patrice Evra doit-il se contenter d’un rôle de remplaçant ?

Il y aura donc eu une passe décisive contre le Montpellier HSC et eu un discours de motivation avant le match de Coupe de France devant une équipe remaniée de l’OL… Et puis plus rien. Sitôt l’effet de mode terminé, Patrice Evra est retombé dans l’anonymat le plus total en ce qui concerne les forces marseillaises sur le terrain.

Entre les blessures, les matchs à 50 % de ses capacités et ses courants d’air sur le flanc gauche, grâce au repli inexistant de son compère d’attaque dans le couloir, Patrice Evra a encore plusieurs alibis pour justifier ses prestations en demi-teinte sous le maillot de l’OM. Faut-il pour autant qu’il reste le numéro un dans le couloir gauche ?

A l’heure actuelle, ni Henri Bedimo ni Doria ne semblent capables de concurrencer Patrice Evra. Mais si l’OM entend réellement franchir un cap dés l’été prochain, le club devra recruter un latéral gauche… Et bien plus qu’un simple remplaçant. Il faudra en effet que les Marseillais misent sur un numéro 1 en puissance, capable de mettre Evra sur le banc. Avec un couloir gauche aussi faible, l’OM ne pourra rien espérer de mieux qu’une cinquième place la saison prochaine… sans un défenseur de qualité à gauche.

 

Jacques-Henri Eyraud doit-il stopper ses coups de communication ?

« Dimitri Payet, 17e au dernier Ballon d’Or » ; « Patrice Evra, c’est l’expérience » ; « Sur un match tout peut arriver face au PSG »… Trois belles formules sorties sans cesse ces dernières semaines à chaque déclaration d’un Marseillais dans la presse.

Toujours est-il que face au PSG, le 17e au dernier Ballon d’Or n’a rien fait de mieux que toucher le poteau (offensivement) et se prendre vent face à Thomas Meunier (sur le 4e but parisien). Pendant que les Marco Verratti, Lucas Moura et autre Javier Pastore – qui ne figuraient pourtant pas dans ce fameux classement du Ballon d’Or – ont marché sur leurs adversaires directs dans leurs un-contre-un.

L’expérience de Patrice Evra… on l’a vu lorsque Lucas Moura a placé ses quelques accélérations en première mi-temps. Plus que l’expérience, c’est surtout l’âge de l’international français et ses limites physiques qui ont été mis en évidence.

Le fameux « tout est possible sur un match »… Les Olympiens l’avaient imaginé dans le sens d’une victoire. A l’évidence, il était également possible de se prendre une véritable humiliation à domicile. Visiblement, tout pouvait arriver sauf cela dans les discours phocéens d’avant-match.

Toujours est-il que Jacques-Henri Eyraud et la direction de l’OM doivent aujourd’hui arrêter avec ces coups de communication à tout-va. Il est évident que les recrues marseillaises du dernier mercato hivernal ont bien apporté un plus par rapport aux joueurs présents dans l’effectif auparavant… Mais améliorer une équipe, médiocre en début de saison, avec quatre joueurs, ne permet pas d’en faire un cador six semaines plus tard.

En attendant qu’une véritable équipe voit à nouveau le jour à Marseille, le président Eyraud et ses spécialistes de la communication devraient tout simplement se montrer un brin moins arrogant dans leurs déclarations, qui se résument à dire que « tout ce qui est fait est bien fait ». Si l’ambition du club est de jouer les premiers rôles à court terme, il faudra faire encore bien mieux.

Des paroles aux actes, des ambitions de la direction à la réalité du terrain… l’écart est tout simplement trop grand pour le moment. Mis à part pour allumer l’ASSE ou les Girondins, soit des équipes du même standing, le mieux est de travailler dans l’ombre pour espérer rattraper le retard sur les équipes d’un calibre supérieur.