Le Stade Rennais s’est incliné sur sa pelouse pour la seconde fois de la saison, vendredi face aux Girondins de Bordeaux (0-1), pour le compte de la 11e journée de Ligue 1. Avec une victoire lors de ses huit derniers matches, toutes compétitions confondues, le SRFC est en plein doute, comme l’admet son entraîneur Julien Stéphan, qui se pose également des questions quant à son avenir.
Le Stade Rennais ne gagne plus
Après une trêve nécessaire pour recharger les batteries au Stade Rennais, et faire le point sur la situation, on attendait des Rouge et Noir conquérants face à une équipe des Girondins de Bordeaux aux portes de la crise. Mais alors que les hommes de Jean-Louis Gasset ont su se ressaisir et montrer un autre visage, ceux de Julien Stéphan ont eu les mêmes difficultés qu’avant le break international, malgré le retour d’Eduardo Camavinga. « C’est un match insuffisant, décevant dans beaucoup de domaines. Il y a une trop grande différence entre l’impression collective du début de saison et ce qu’on produit en ce moment », a consenti le coach du SRFC en conférence de presse.
Julien Stéphan a parfaitement ciblé les manques du Stade Rennais : « On n’a pas eu la réussite en notre faveur mais, quand ça se répète, ce n’est pas le fruit du hasard. Il y a un manque de maturité, de caractère. J’avais changé des choses, mis deux attaquants. J’espérais pouvoir créer davantage de danger. Mais il nous faut plusieurs occasions avant d’être dangereux, alors qu’eux ont eu une demi-occasion et ça a suffi. » Et quand rien ne va, les Bretons boivent le calice jusqu’à la lie. C’est en effet l’ancien Rennais Hatem Ben Arfa qui a joué, comme beaucoup l’attendaient, un bien vilain tour à ses ex-coéquipiers pour relancer les siens.
Julien Stéphan et le SRFC en plein doute
Après cette rencontre perdue contre les Girondins de Bordeaux, le Stade Rennais glisse à la 7e place de Ligue 1, sous la menace de l’OGC Nice et du RC Lens, en embuscade avec des matches en moins. Cette longue série de mauvais résultats et la grosse déception contre les Bordelais plongent le club dans le doute. « Il n’y a pas énormément de choses sur lesquelles se reposer sur ce match-là, a reconnu Julien Stéphan. Je suis un peu inquiet, forcément. Je ne suis pas abattu non plus, parce qu’on a la force pour trouver les solutions. Il faut retrouver de la force collective. Sans force collective, on est encore moins qu’une équipe lambda, on a été médiocre. » Des mots forts en forme d’électrochoc pour les Rouge et Noir.
Car le Stade Rennais va devoir faire face à un nouvel adversaire : le doute. « Il faut qu’on lutte contre le doute, mais qu’on soit aussi lucides. On va travailler comme des acharnés pour activer différents leviers et réussir à enclencher quelque chose de positif », a promis Julien Stéphan. « Le doute peut paralyser les joueurs, c’est le risque. Il faut qu’on lutte contre ça tout en étant lucide et objectif pour dire les choses. On ne va pas masquer la vérité mais on doit aussi lutter contre le doute car il ne nous permettra pas de renverser la situation. » Et le coach du SRFC sait de quoi il parle. La saison dernière, le Stade Rennais avait connu une série de neuf matches sans victoire entre septembre et octobre.
Chelsea, le rebond parfait mais difficile pour le Stade Rennais
Rien ne sera donné aux Rennais. Notamment du point du vue de calendrier infernal mêlant Ligue 1 et Ligue des champions. Car la situation devient urgente pour les Rouge et Noir. Un succès mardi (18h55) contre Chelsea serait le parfait rebond : un exploit contre un grand d’Europe, une première victoire historique en Ligue des champions et une confiance retrouvée. Et les joueurs de Julien Stéphan peuvent s’appuyer sur leur match aller à Londres qui, malgré la défaite (0-3) et un scénario contraire, fut l’une des dernières bonnes sorties rennaises. « À l’aller, dans le jeu, le comportement, on a vu des choses très intéressantes, mais ça ne suffit pas, a reconnu l’entraîneur du Stade Rennais. Quand on ne peut pas faire mal à l’adversaire, il nous fait mal. Il faudra être beaucoup plus efficace. C’est un match à domicile pour permettre de progresser. Ils ont vu qu’on pouvait leur poser des problèmes donc ils seront encore plus concentrés, ce sera plus difficile. »
Le Stade Rennais sait à quel point la dynamique européenne peut-être bonne pour le moral et la construction d’un groupe. Même dans la défaite. L’année dernière, c’est le match de Ligue Europa contre le CRF Cluj qui avait marqué un tournant dans la saison des Rouge et Noir. À 10 contre 11 une grosse partie du match, les Bretons avaient archi dominés leurs adversaires roumains, mais s’étaient inclinés cruellement (0-1). Un revers qui avait marqué le renouveau rennais après une longue période de disette. Les Rouge et Noir espèrent toujours être présents en Europe au printemps, peut-être même devant leurs spectateurs. « On est dans le quatrième chapeau donc, si la logique du tirage est respectée, Chelsea et Séville vont en huitièmes et Krasnodar en Ligue Europa. Mais on a envie de se battre pour être encore en Coupe d’Europe au mois de février », a lancé Julien Stéphan.
Le poste de Julien Stéphan menacé ?
La saison dernière, lors de la mauvaise série du Stade Rennais, Julien Stéphan était proche d’un limogeage. Il faut dire que les relations avec le président d’alors, Olivier Létang, n’étaient pas au beau fixe. Aujourd’hui, le trio composé de l’entraîneur breton, de son directeur Florian Maurice et du président Nicolas Holveck semble solide. La question d’un remplacement du coach rennais ne se pose pas encore. Celle d’une prolongation non plus. « Le prolongation ? Ça, je ne sais pas, il faudra voir avec la direction, a botté en touche Stéphan. Surtout, il y aura un bilan à faire à la fin de la saison puisque ce sera la fin de ma troisième saison. Est-ce que le cycle est terminé ? Est-ce qu’on en commence un autre ? Est-ce qu’on poursuit ? Est-ce qu’il y a de l’usure ? Est-ce que tout le monde est content du travail ? Est-ce que le fonctionnement est ok ou pas ? Donc ça, c’est un devoir d’honnêteté intellectuelle à faire de l’actionnaire avec sa direction. Mais ça sera fait en fin de saison. »
D’ici là, l’entraîneur du Stade Rennais veut « profiter des bons moments que l’on a à vivre, des expériences que l’on a à vivre également et puis on verra par la suite ce qu’il en sera », sans se préoccuper pour le moment de la suite : « Je n’ai pas non plus envie de me projeter plus loin que cette saison-là. » Quoi qu’il en soit, Julien Stéphan le sait, son histoire sur le banc des Rouge et Noir ne sera pas éternelle : « Bien sûr que je sais que je vais quitter le SRFC un jour. Quand j’ai accepté de prendre ce poste-là, j’avais bien conscience que ça pouvait arriver plus vite que si j’étais resté à la formation. On le sait. » Reste aux Rouge et Noir à repartir de l’avant le plus vite possible, dès mardi contre Chelsea ou le week-end prochain au RC Strasbourg, afin que l’avenir à très court terme de celui qui a remporté la Coupe de France et amené le Stade Rennais en Ligue des champions soit assuré.