C’est désormais officiel, Arkadiusz Milik est bien un joueur de l’OM. L’Olympique de Marseille a enfin son grand attaquant, arrivé en prêt du Napoli, pour 18 mois avec une option d’achat. L’occasion de revenir sur la carrière du joueur polonais et son profil.
Arkadiusz Milik : des débuts compliqués
Arkadiusz Milik est né à Tychy, à 20 km de Katowice en Pologne. C’est là, en 2009 qu’il débute sa carrière au Rozwoj Katowice, avant d’intégrer le Górnik Zabrze. Fort d’une belle saison avec le club polonais, il ne tarde pas à être remarqué par d’autres clubs européens, notamment l’Olympique Lyonnais. C’est cependant en Allemagne, au Bayer Leverkusen qu’il signera un contrat de 5 ans. Il sera prêté successivement au FC Augsbourg et à l’Ajax Amsterdam où il fera réellement ses preuves. Il marquera 21 buts en 31 matchs disputés. S’en suit son transfert en 2016 à la SSC Napoli en Serie A. C’est à ce moment que les soucis physiques le rattrapent. Dès sa première saison au Napoli, il connait une rupture des ligaments croisés du genou gauche. Une blessure dont il reviendra quatre mois plus tard. Un retour considéré rétrospectivement, trop précipité, car la saison suivante il se reblessera de la même manière, au genou droit cette fois.
Un retour en force avec Naples
Pour la saison 2018-2019, le Napoli qui s’est séparé de son entraîneur Maurizio Sarri, parti en mauvais termes, repart avec Carlo Ancelotti sur le banc. Ce sera une période de renaissance pour Arkadiusz Milik qui disputera pour la première fois depuis son arrivée, une saison complète sans être gêné par les pépins physiques. Le Napoli finit 2e du championnat italien et l’attaquant marque 20 buts en 47 matchs : 17 en Serie A, 2 en Europa League et 1 en Coppa Italia. Ce qui en fait le 5e meilleur buteur du championnat, à 9 buts du capocannoniere, Fabio Quagliarella (26 buts). L’attaquant impressionne par son gabarit imposant (1,86 m) et ses qualités qui en font un joueur complet. Milik excelle dans le rôle de pivot mais impressionne aussi par sa technique soyeuse sur les coups de pied arrêtés, et son instinct devant le but. Sous Ancelotti il se révèle indispensable et gagne sa place de titulaire indiscutable.
Muntinerie et plainte, la descente aux Enfers
La saison 2019-2020 du Napoli commence mal. En novembre, le club pointe à la 8e place en Serie A et le vestiaire commence à lâcher Carlo Ancelotti. Les cadres de l’équipe rentrent en conflit avec l’entraîneur et la direction. Ils organisent une grève en refusant de se rendre à la mise au vert au centre d’entraînement. Milik avec notamment Insigne, Mertens, Koulibaly et d’autres cadres, participe à la mutinerie. La direction du club menace de sanction, tous les joueurs grévistes. Ces derniers finissent par revenir au centre d’entraînement. Trois semaines après, Ancelotti est viré après avoir qualifié le Napoli en huitièmes de finale de la ligue des champions face à Genk avec un triplé de Milik. Le club remplace Carlo par Gattuso. L’année 2020 connait l’arrêt des compétitions à cause de l’épidémie de Covid-19. Mais durant le mercato estival, le club napolitain tape un gros coup en recrutant Andrea Petagna et le Lillois, Osimhen pour 81,3 M€. Les partenopei pourvus maintenant dans le secteur offensif, poussent Milik vers la sortie. Sollicité par la Juventus et la Roma, il semble tout proche d’un départ mais décide finalement de rester, malgré la concurrence féroce à son poste. Il refuse toutefois de prolonger son contrat avec le club, ce qui lui vaut une mise au placard de la part de la direction. Le joueur rentre en conflit avec le président De Laurentiis. Ce dernier lui réclame notamment des dommages et intérêts pour une publicité non autorisée du joueur pour son restaurant Katowice (du même nom de la ville polonaise de ses débuts). Il subit également des sanctions financières, pour la mutinerie de novembre. Le départ devient inévitable.
Au mercato d’hiver, un nouveau départ à l’OM
Il est encore trop tôt pour spéculer sur la place qu’occupera Milik à l’OM en Ligue 1. L’attaquant n’a pas joué depuis de longues semaines et devra bénéficier d’un temps d’adaptation pour retrouver ses jambes. Cependant sur le papier, Marseille fait une excellente affaire. Doté d’un esprit combatif, il avait déjà gagné la considération et la confiance de grands entraîneurs, comme Ancelotti et Sarri. Si le joueur est épargné par les blessures, on peut déjà parier qu’il mettra un gros coup de concurrence dans l’effectif d’André Villas-Boas, avec Dario Benedetto et Valère Germain qui vont désormais devoir gagner leur place.
À l’Olympique de Marseille, les avis divergent sur le choix Milik. Marc Libbra, dans La Provence, ne voit « pas l’intérêt de recruter cet attaquant. L’OM n’a pas le jeu pour un attaquant comme lui, les cadres ne tiennent pas la route ». Jean-Pierre Papin, en revanche, lui aussi dans La Provence, valide : « On voit bien que son profil manque en ce moment à l’OM. Valère (Germain), par exemple, est un bon joueur, mais il est fait pour tourner autour d’un 9 dans un système à deux attaquants. Or, l’OM évolue en 4-3-3. » Reste à espérer, pour Marseille, que Milik fasse enfin l’affaire dans un secteur où le club peine depuis plusieurs saisons.