Certaines personnalités passées par le Stade Rennais ont de l’influence… et des « amis ». Au coeur d’une saison compliquée, les Rouge et Noir en font l’amer constat, et en particulier Julien Stéphan, qui subit un flot de critiques venus de populaires chroniqueurs sportifs. L’entraîneur du SRFC est une cible facile ces derniers temps, notamment depuis le départ du président, Olivier Létang. Et il suffit d’une mauvaise passe pour qu’il soit tenu responsable de tous les maux rennais. Certes, le jeune technicien a sa part de responsabilité dans le marasme actuel de ses joueurs dans le jeu, mais la cabale contre lui semble plus subjective qu’objective. Tout en faisait le jeu des polémistes…
Stéphan responsable de tous les maux du Stade Rennais ?
Le Stade Rennais a enchaîné un quatrième match sans victoire en Ligue 1, le cinquième toutes compétitions confondues. Dans le jeu, les joueurs de Julien Stéphan peinent à retrouver leur enthousiasme des saisons précédentes. Le SRFC semble sans imagination et sans solution au cours de cette saison à huis clos. Mais les Rouge et Noir restent dans le wagon de tête du championnat de France, même s’ils sont désormais distancés dans la course à la Ligue des champions. L’occasion parfaite pour les polémistes du football de trouver un nouvel os à ronger. Sur RMC, c’est Daniel Riolo qui a lâché une diatribe contre l’entraîneur breton. Avec un ressentiment certain. « Plus les semaines passent et plus ça se creuse, dans le vestiaire surtout, où il apparaît assez clairement que le groupe a du mal avec l’entraîneur », a commencé Riolo. Une sortie inverse de celle du capitaine rennais, Damien Da Silva, dimanche après la défaite contre l’ASSE (0-2). « On parle trop. On fait que se parler. Dire les choses c’est bien, écouter et faire, c’est mieux. Ce qui se dit dans le vestiaire reste entre nous, il n’y a pas de tension, mais c’est sur le terrain qu’on voit les actes », avait expliqué calmement l’ancien Caennais.
« Sur Julien Stéphan, je suis un peu emmerdé, a continué le chroniqueur radio. Parce que, parfois il ne faut pas changer ses idées et, même moi, il peut m’arriver de céder à la pression populaire et à celle d’un résultat. Je lui ai quand même toujours gardé le surnom très ironique de « génie breton », mais j’ai voulu voir chez lui quelques qualités. Elles se sont vite estompées car sa personnalité a repris le dessus. Sa personnalité, c’est celle de quelqu’un qui se prend pour un autre, avec un boulard surdimensionné, et qui n’est pas le grand tacticien qu’il pense encore être. Car quand on se croit si vite arrivé, et qu’on veut à ce point avoir l’air, souvent au final, on n’a pas l’air de grand-chose. Et lui, non seulement il n’a pas l’air de grand-chose, mais il pourrait avoir l’air d’un mec qui, bientôt, n’aura plus de poste. En vue de la saison prochaine. » Au-delà d’un a priori a posteriori de Daniel Riolo, il faut rappeler que Julien Stéphan est passé à la tête de nombreuses équipes de jeunes. Déjà à Dreux (2005-2008), avant la fin de sa carrière de joueur, il commence à passer ses diplômes, avant de prendre en charge les jeunes de Châteauroux, les U17 du FC Lorient, les U19 du Stade Rennais dès 2012, puis l’équipe réserve en 2015, qu’il fait remonter en CFA dès sa première saison. Le tout avant d’être nommé en décembre 2018 au poste d’entraîneur de l’équipe première, avec qui il atteindra les huitièmes de finale de Ligue Europa, gagnera la Coupe de France et qualifiera le club pour la première Ligue des champions de son histoire. Le tout avec un taux de victoires impressionnants et des performances que le SRFC n’avait jamais connues.
Polémiques, petits mensonges et copinage
« Dans le vestiaire, il y a de grosses grosses tensions, a poursuivi Daniel Riolo à l’antenne de RMC. La façon dont il a traité notamment un joueur comme Clément Grenier : je veux de toi, je ne veux plus de toi, je re-veux de toi parce que je suis dans la merde… » Le milieu de terrain, après avoir été absent du groupe rennais pendant de longs mois, avait retrouvé ses coéquipiers et la forme ces dernières semaines, avant de disparaître à nouveau des radars. Mais selon nos interventions, c’est plutôt avec un autre joueur que Clément Grenier aurait eu des démêlés, justifiant d’être écarté lors des récents matches du Stade Rennais. Pour Riolo, Stéphan est aussi problématique pour sa « gestion de Camavinga, (…) qui ne met plus un pied devant l’autre », ou encore Nzonzi, qui « joue, ne joue pas », avec un « niveau affiché cette année pas du tout satisfaisant ». Autre grief, le recrutement de Florian Maurice, qui Daniel Riolo ne porte visiblement pas dans son coeur : « Le recrutement, on en a parlé mille fois : les mecs qui ont été recrutés ne sont pas à la hauteur. » Ajoutant peu après : « On a cru que Florian Maurice allait apporter sa science alors qu’évidemment non. » Face à lui, Jérôme Rothen, qui avait évoqué des tensions entre Maurice et Stéphan. Sur le plateau de RMC, deux clans s’affrontent et les petites piques de Riolo à Rothen quand le premier parle du directeur sportif ne trompent pas. Entre les deux, qui dit vrai ? Probablement aucun.
Mais Daniel Riolo, malgré ses talents de joueur de poker, a fini par dévoiler son jeu. « Je trouve le tableau triste parce que Rennes est une équipe qui était dans une dynamique positive, notamment quand l’ancien président était en place. La guerre qu’il y a eue entre lui et l’entraîneur est assez incompréhensible parce qu’ils ont bossé un an ensemble. Comment, en un an, cela a pu se dégrader au point que l’entraîneur demande la tête du président ? » C’est bien le départ de l’ancien président et ses mésententes avec l’entraîneur du Stade Rennais qui sont à l’origine de ces tentatives de discréditer le second. Car, comme Pierre Ménès lui aussi très critique envers Stéphan, la proximité entre ces personnalités des médias et le nouvel homme fort du LOSC est forte. Tout comme avec… Clément Grenier. « On a cru que Florian Maurice allait apporter sa science alors qu’évidemment non, que Julien Stéphan allait devenir meilleur entraîneur et la fine fleur des entraîneurs en France…, finit Daniel Riolo. C’est un club qui a beaucoup dépensé, qui a géré Raphinha de façon catastrophique. Ils prennent dans la gueule toutes les erreurs de cet été. Il n’est pas impossible qu’ils ne voient pas l’Europe la saison prochaine. Pour un club qui était dans une bonne dynamique, c’est un peu en train de tourner vinaigre. » Et ces messieurs n’attendaient que ça, car le Stade Rennais – tout comme Julien Stéphan – a évidemment fait des erreurs en entrant peut-être trop vite dans une nouvelle dimension, où en la croyant acquise, pour pouvoir déverser leur fiel et soutenir leurs amis.