La fronde des supporters de l’OM contre la direction du club et son président Jacques-Henri Eyraud ne faiblit pas. Depuis que l’Olympique de Marseille a dans le viseur les groupes de supporters, les fans marseillais ont organisé la contre-offensive, notamment en menant une guerre numérique sur les réseaux sociaux, à grands renforts de campagnes de désabonnement des comptes officiels et de boycott des produits du club et de ses sponsors. Les historiques se lèvent aussi contre la présidence Eyraud, notamment l’ancien joueur Eric Di Meco, convaincu que le boss de l’OM n’aime pas le club et le mène à sa perte.
Di Meco : « Le président Eyraud ne nous aime pas »
Dans les colonnes du Phocéen, Eric Di Meco a de nouveau allumé Jacques-Henri Eyraud : « Je suis inquiet. Sportivement, je me demande si ça importe, j’ai l’impression que tout le monde a fait une croix sur cette saison. Ça se finira peut-être avec une place en Ligue Europa et puis voilà. Mais je pense que le problème n’est pas là. Le problème, c’est la façon dont le président gère ce club, à l’intérieur même de cette ville. Si tu achètes l’OM pour certaines raisons, comme l’image forte, l’histoire en Europe, l’ambiance au stade, tu ne te comportes pas comme ça. Il n’aime même pas l’histoire du club, on se souvient de ses déclarations surréalistes après La Commanderie. » L’ancien joueur de Marseille fait référence à la sortie du « l’OM des magouilles » le soir des incidents survenus au centre d’entraînement. « Et je reste persuadé que le président Eyraud ne nous aime pas », a ajouté le consultant de RMC.
« J’ai dit un jour à la radio que lorsqu’il a été propulsé à la tête de l’OM, le sport numéro un à Paris avait été de trouver sa photo avec une écharpe du PSG, se souvient Di Meco. Cela ne lui avait pas plu. Mais de partout où il est passé à Paris, il était notoirement supporter du PSG. Mais là, quand tu vois ce qu’il fait et que tu entends ce qu’il dit, il est presque en opération sabotage. D’ailleurs, quand j’entends le serpent de mer de la vente du stade Vélodrome, je me dis qu’il ne faut surtout pas vendre à ces gens-là. Vous savez, j’attendais un communiqué qui n’est jamais tombé l’autre jour, pour qu’il nous dise qu’il y avait trop de Marseillais au Vélodrome, qu’ils prenaient trop à coeur les buts encaissés. » Là encore, une référence à une des sorties polémiques d’Eyraud, qui avait expliqué que ce n’était pas bon d’avoir trop de salariés supporters du club au sein de celui-ci.
OM : conférence de presse des supporters, la ministre des sports s’en mêle
La guerre à Marseille n’est pas près de se terminer de si tôt. Ce vendredi, les groupes de supporters, dans le viseur du président de l’OM, vont donner une conférence de presse (15h30). Par ailleurs, Roxana Maracineanu, la ministre des sports, a réagi après avoir été interpellée par l’adjointe à la mairie de Marseille, Samia Ghali. « Je tiens beaucoup à ce qu’on respecte les supporters », a déclaré la ministre, qui n’a pourtant pas fait grand-chose contre les dizaines d’interdictions de déplacement décrétées en Ligue 1 avant la pandémie pendant plusieurs saisons. « Les supporters étaient là avant que les dirigeants de Marseille ne soient là, ils seront encore là pendant des années, et il faut les respecter. Il faut aussi les associer, trouver des terrains d’entente et de discussions et pourquoi pas les impliquer à la gouvernance du club. C’est-à-dire pouvoir donner leur avis au moment des prises de décisions sur des joueurs ou des entraîneurs. » Les prochaines semaines continueront d’être tendues à l’OM.