« El Presidente » est de retour ! À l’occasion des vingt ans du dernier titre de champion de France du FC Nantes, le huitième, en 2001, Ouest-France a réalisé une série d’entretiens avec les acteurs de ce dernier grand moment du football à Nantes. Et le défenseur central Nestor Fabbri se souvient avec émotion de cette période glorieuse et de l’image qu’il a laissé dans le coeur des supporters Jaune et Vert, sans oublier de glisser un bon tacle dont il avait le secret à l’orientation prise par le club des bords de l’Erdre depuis quelques années.
Nestor Fabbri, le FC Nantes au coeur
Au FC Nantes, Nestor Fabbri a un souvenir ému de ses années chez les Canaris. Notamment de la Beaujoire. « C’était très particulier. Aujourd’hui, c’est plus chaud qu’à mon époque. Avant, c’était plus des spectateurs que des supporters. Maintenant, ce sont de vrais supporters. Ce groupe de joueurs a suscité une bonne ambiance. Je suis arrivé à Nantes en 98 avec 15 000 abonnés et la deuxième année, on jouait avec 35 000 personnes à tous les matches, à guichets fermés, se rappelle l’Argentin. Si tu lui donnes des choses, le public vient. Je me souviens du soir de notre titre, face à Saint-Etienne. Quand tous les supporters sont rentrés sur la pelouse, on aurait dit des fourmis. Les stadiers ont bien travaillé pour qu’on rentre au vestiaire. C’est une image que je n’oublierai jamais. »
Et pour cela, l’ancien patron de la défense nantaise a tenu à remercier les supporters du FC Nantes. « Merci ! Ils m’ont rendu hommage, et c’est un hommage que je n’oublierai jamais (le 10 mai 2003, avec l’En Avant Guingamp, il avait disputé son avant-dernier match en Ligue 1 et était sorti en fin de match sous l’ovation de la Beaujoire)… Je n’avais pas le maillot de Nantes, mais on gagne 4-0 à la Beaujoire et tout le monde était avec moi. Ils voulaient que je tire le penalty (Le Roux et Drogba avaient marqué sur penalty). Je ne l’ai pas fait. Ils m’ont rendu hommage devant ma fille, devant mon épouse. Tu sais, dans le foot, les titres sont importants mais le verdict des gens, c’est la chose la plus importante que tu puisses gagner. J’en pleure presque là… »
Le défenseur regrette l’orientation prise par le club
Pourtant, Fabbri a quelques regrets quand il voit l’état actuel du FC Nantes. Et glisse un gros tacle à la direction prise actuellement par le club. « J’ai appris aussi que la formation, c’est très important. Maintenant, elle est toute cassée ! Tu vois qu’à Nantes, tu as tout détruit. Tout ce que tu as fait en 60 ou 70 ans, tu l’as détruit en 10. C’est ça le problème. C’est catastrophique. La grande erreur de Nantes, c’est de ne pas investir dans la formation, de ne pas avoir de joueurs… Avant, ils venaient tout seuls. Le monde du football a changé. C’est l’argent qui équilibre la situation. Si tu n’achètes pas les joueurs, ils ne viennent pas… »