L’Équipe de France inaugure son tournoi ce soir face à l’Allemagne dans un « groupe de la mort » composé du Portugal (championne en titre) et de la Hongrie. Les bleus auront fort à faire ce soir pour contrer une Mannschaft désireuse de se rattraper de sa coupe du monde manquée, mais aussi et surtout, revancharde depuis sa défaite en demi-finale du précédent Euro contre les hommes de Didier Deschamps. La rencontre est d’autant plus capitale dans la mesure où les deux sélections se rencontreront pour la première fois de leur histoire en phase de groupe d’une grande compétition.
Si les Allemands ont l’avantage du terrain puisque le match se jouera à l’Allianz Arena de Munich, qui recevra jusqu’à 14 000 spectateurs, c’est bien l’Équipe de France, championne du monde, qui effraie le plus la planète foot, notamment avec le retour de Karim Benzema en sélection après plus de cinq ans d’absence. Le numéro 9 du Real Madrid, qui sort d’une saison remarquable en club, est apparu, à la surprise générale dans la liste de Deschamps le 18 mai dernier, et vient s’intégrer avec Mbappé et Griezmann, dans un trio offensif qui fait déjà saliver les supporters. Si les bleus ont sans doute sur le papier l’équipe la plus complète, ils devront se transcender comme ils ont su le faire lors des compétitions précédentes et éclipser les performances moyennes réalisées après la coupe du monde de 2018.
Équipe de France : Une préparation prometteuse et un onze qui se dessine
Les rencontres contre le Pays de Galles et la Bulgarie, étaient l’occasion pour Didier Deschamps, de tester son effectif et d’expérimenter un nouveau système de jeu prenant en compte le retour de Karim Benzema. En effet, si l’attaquant du Real Madrid a apporté un nouveau regard sur l’Équipe de France, il a surtout poussé l’entraîneur à réadapter son système de jeu pour favoriser l’épanouissement du très prometteur trio offensif mentionné plus haut. Alors que Deschamps avait pour coutume depuis 2018, d’aligner un 4-2-3-1 avec un milieu comme ailier (Matuidi), le sélectionneur a cette fois-ci opté pour un 4-4 2 losange, beaucoup plus offensif, qu’il a pu mettre en exécution lors des deux matchs de préparation.
Il aura fallu très peu de temps pour que Benzema, qui arbore désormais le numéro 19 en Équipe de France, trouve ses repères après des années d’absences et harmonise son jeu avec Mbappé tout le long du match. Malgré un penalty raté, l’attaquant du Real n’a cessé de dédoubler et faire jouer ses partenaires d’attaque se créant même de nombreuses occasions. Si l’attaquant français est sorti sur blessure suite à une douleur à la cuisse très tôt contre la Bulgarie, il sera bien présent contre l’Allemagne.
Bien que l’attaque et la défense semblaient déjà établies dans l’esprit de Deschamps, un doute subsistait quant au troisième milieu de terrain. Si Pogba et Kanté (tout juste champion d’Europe avec Chelsea) font figure d’indéboulonnables aux yeux du sélectionneur, la troisième place était encore incertaine. Alors que Rabiot paraissait plus apte à occuper le poste de titulaire, c’est bien Tolisso, sortant pourtant d’une grave blessure au tendon, qui a fait la meilleure impression lors des deux matchs. Solide défensivement, et très propre à la relance, le munichois a marqué des points lors des matchs de préparation et pourrait être reconduit contre l’Allemagne ce soir. Enfin, aussi très attendu suite à sa saison en demi-teinte à Barcelone, Antoine Griezmann a encore rappelé qu’il était un leader technique en Bleu en marquant deux buts somptueux.
Ce soir, les hommes de Deschamps devront gagner la bataille du milieu, point fort d’une Allemagne en reconstruction. Si la Mannschaft jouit d’une armada offensive de classe mondiale, elle reste très friable défensivement, un secteur que devra exploiter l’Équipe de France, qui, malgré un manque d’automatisme en attaque, pourra profiter de ses contres et de sa vitesse pour surpasser une défense Allemande plutôt lente.