Norodom Ravichak, candidat déclaré pour le rachat de l’AS Saint-Etienne, pourrait bien cacher la Chine dans son offre. La vente de l’ ASSE se décide ce vendredi.
Vente ASSE : La lettre d’intention signée par le prince Amarithivong
Le site Warning Trading, spécialisé dans l’information sur les arnaques financières, révèle avoir eu accès à la lettre confidentielle d’intention signée par un des 13 princes héritiers du Cambodge. Cette lettre est contenue dans le projet de rachat de l’ ASSE de Norodom Ravichak.
La lettre est signée de Norodom Amarithivong, un des frères de Norodom Ravichak, qui est par ailleurs vice-président de “Royal Future International”, entreprise liée au Royal Group, le principal fond de gestion de la fortune royale cambodgienne.
Norodom Amarithivong veut connecter l’AS Saint-Etienne au réseau commercial de Chine
“En nous associant à l’AS Saint-Étienne, nous comptons connecter le club à notre réseau commercial et sportif en Chine pour positionner l’ASSE à un tout autre niveau”, précise le document. Avant de préciser : “Grâce à nos relations étroites avec le ministère chinois des Sports et la Fédération chinoise de football, nous avons l’intention de promouvoir la marque de football et le patrimoine de Saint-Étienne auprès d’un plus grand nombre d’entreprises chinoises en recherche de développement de leur image à l’étranger.”
L’offre de Norodom Ravichak est une tentative chinoise d’augmenter la liste des acquisitions de biens stratégiques dans l’hexagone et même en Europe. Plusieurs biens figurent déjà sur le tableau d’acquisition de la Chine. Des terres agricoles, le célèbre Club Med, les établissements hôteliers Campanile, Kyriad ou encore Première Classe, mais aussi l’Aéroport de Toulouse-Blagnac. Ce sont près de 150 châteaux du Bordelais, Lanvin, Aoste, Justin Bridou ou Cochonou qui figurent sur la liste des achats chinois en France.
Le football, nouvelle cible stratégique de la République Populaire de Chine
Le rachat de clubs de football en Europe fait partie de la vaste stratégie des Chinois. Ils visent à renforcer le poids de l’Empire du Milieu dans les instances footballistiques internationales. Le FC Sochaux qui est déjà passé sous pavillon chinois se retrouve au cœur de cette stratégie.
“Le football est devenu de plus en plus populaire en Chine, voire en Asie du Sud-Est. Il est devenu une priorité stratégique pour Pékin”, selon le prince cambodgien dans sa lettre d’intention. Le rachat de l’ASSE est présenté par cette lettre comme un maillon d’une chaîne devant permettre à “la République populaire de Chine d’accueillir la Coupe du monde dans un avenir proche”, comme l’a fait le Qatar, futur organisateur de la Coupe du monde de football 2022, soit la 22e édition.
17 entreprises et 22 marques chinoises citées
Pour valoriser un peu plus son profil dans l’achat éventuel de l’AS Saint-Etienne, Norodom Amarithivong met en avant les liens privilégiés que son groupe entretiendrait avec près de 17 grosses entreprises et 22 marques chinoises “intéressées par la promotion de leur image à l’étranger à travers des ambassadeurs tels que l’AS Saint-Etienne”.
Les poids lourds chinois dans la vente de l’ ASSE
Pour paraître comme un des plus crédibles des candidats en lice dans la vente de l’ ASSE, Norodom Ravichak dévoile ses atouts. Des noms de grandes entreprises chinoises à ses côtés filtrent. Sur cette liste, on retrouve des marques bien connues comme Haier, TCL, Xiaomi ou Huawei qui pourraient s’afficher aux couleurs de Sainté. Le groupe de Norodom Ravichak termine la lettre par une estimation des retombées publicitaires que le club pourrait espérer de ce partenariat avec la Chine. « Le sponsoring estimé (…) s’élèvera à 5 millions de dollars pour la première année de coopération, et augmentera de 10 millions de dollars et plus chaque année pour atteindre 100 millions de dollars de sponsoring tout au long d’un plan sur plusieurs années. »
On reste quand même bien loin du PSG dont les nouveaux dirigeants n’avaient pas hésité à injecter des centaines de millions d’euros dans le fonctionnement du club peu après son rachat. Norodom Ravichak, qui pourrait remporter la bataille pour le rachat de l’ ASSE, compte s’appuyer sur son réseau chinois.
Rachat de l’ ASSE, aucune ambiguïté sur l’origine des fonds
Norodom Ravichak n’a jamais vraiment fait de mystère sur l’origine chinoise d’une partie des fonds qui vont lui permettre de remporter le rachat de l’ ASSE. Il présente cependant son projet de rachat comme une ambition personnelle. Il se présente comme capable d’apporter des moyens suffisants pour réaliser ses ambitions qui sont de permettre à Saint-Etienne de remonter en haut sur la liste des grands clubs français de football.
L’homme d’affaires cambodgien dit avoir l’intention de créer des académies de foot de l’AS Saint-Etienne dans son pays. « Je pense notamment à développer des académies, point fort de l’ASSE, dans mon pays, le Cambodge, et dans d’autres pays du continent asiatique », précise-t-il en fin de sa lettre d’intention.
Vente ASSE : Les parts de Norodom Ravichak
Selon Warning Trading, une source confirme que Norodom Ravichak pourrait en réalité n’être qu’un partenaire financier minoritaire, voire très minoritaire, dans ce projet de rachat de l’ ASSE. Il ne serait qu’un homme de paille chargé de faciliter la reprise d’un grand club de foot français à par des intérêts chinois.
La Royal Future lnternational Cambodia Holdings Group, candidate à l’acquisition de l’ ASSE, est présentée comme jouant un rôle important. Pourtant si Norodom Amarithivong est effectivement directeur du conseil d’administration et un des directeurs de Royal Future lnternational, c’est aux côtés de Chinois Huang Gang, Wang Zhiyuan, Yang Di ou Zhong Tianfei qu’il devrait prendre ses décisions.
La vente du club devrait se décider vendredi prochain. On saura si le club va véritablement passer dans une nouvelle dimension promise par Norodom Ravichak et ses communicants. On verra alors si de nouveaux arrivants feront mieux que Roland Romeyer et son associé Bernard Caïazzo.