Annoncée pour la fin d’année civile, la vente de l’ ASSE a pris du plomb dans l’aile ces dernières semaines. Un avocat d’affaires s’est prononcé sur le dossier avec de graves révélations sur les raisons de ce énième revirement dans le processus de rachat du club ligérien.
La structure de l’ ASSE dénoncée pour la vente
Mise en vente depuis bientôt deux ans, l’ ASSE n’a toujours pas trouvé d’acquéreur à ce jour. Spécialisé dans l’économie, le marketing et la stratégie du sport, le site Ecofoot.fr a consacré un article aujourd’hui au « modèle de gouvernance du football professionnel français » et a interrogé Didier Poulmaire sur le dossier du rachat de l’AS Saint-Étienne. Et selon l’avocat d’affaires, le processus de vente des Verts pourrait être mis à mal par les visions différentes des deux propriétaires, Bernard Caiazzo et Roland Romeyer.
En effet, si Romeyer privilégie un deal raisonnable avec un homme d’affaires français, notamment Olivier Markarian, qui lui promet une place dans le futur organigramme, Caiazzo, lui, préfère un richissime émir qui permettrait à l’ASSE d’entrée dans une nouvelle dimension à l’instar du Paris Saint-Germain avec le Qatar, L’AS Monaco (oligarque russe) ou encore l’OGC Nice (première fortune d’Angleterre). Sans compter que ce nouvel acquéreur lui signerait un gros chèque en échange. Deux visions différentes d’une vente qui plombe carrément l’avenir du club stéphanois, sans en être la principale source.
« Je ne suis pas convaincu que les tensions dans la gouvernance puissent expliquer les difficultés éventuellement rencontrées pour vendre le club. L’ASSE est plutôt une très belle marque du football français et dispose de nombreux atouts pour séduire des investisseurs. Lorsqu’un acquéreur procède à l’achat d’un club, la gouvernance est entièrement modifiée et sera constituée des personnes clés mises en place par le nouvel actionnaire propriétaire. Donc les tensions passées ne sont pas, à mon sens, susceptibles de dissuader un acheteur de faire l’acquisition de Saint-Étienne », a déclaré Maître Didier Poulmaire, qui ne met donc pas véritablement en cause les deux présidents de l’AS Saint-Étienne.
Les raisons de l’échec de la vente dévoilées
Pour le spécialiste de l’économie, du marketing et la stratégie du sport, le problème de l’échec de la vente de l’AS Saint-Étienne est sans doute ailleurs, notamment sur le prix de vente ou les exigences spécifiques des dirigeants.
« Les difficultés de vendre le club peuvent trouver leurs explications dans d’autres paramètres importants pour une telle opération : la question de la valeur donnée au club par ses propriétaires, la manière dont le prix de vente a été fixé par les vendeurs et les benchmarks avec des cessions récentes, en distinguant l’avant-COVID et l’après, ou encore des conditions spécifiques posées par les vendeurs tels que le maintien d’un dirigeant dans l’organigramme futur, peuvent être des freins réels dans le processus de vente », a-t-il précisé.