Les supporters de l’ ASSE jugés, mercredi, connaitront leur peine le 23 novembre, mais le procureur a requis des sanctions allant à 8 mois de prison ferme.
Après la plaidoirie de Me Olivier Martin avocat de l’ ASSE, et celle du représentant de la LFP, tous parties civiles dans le procès des 11 supporters stéphanois impliqués dans les incidents du 29 mai à Geoffroy-Guichard, le substitut du procureur de la République est passé aux réquisitions. Il a requis des peines allant jusqu’à 8 mois de prison fermes à l’encontre les supporters de l’AS Saint-Étienne jugés. Selon lui, les prévenus, pour l’ensemble des faits qui leur sont reprochés, devraient être punis « en conséquence ».
« Oui, les prévenus doivent être condamnés, avec des interdictions de stade », a indiqué le Ministère public, d’après France Bleu. Il requiert une peine de 10 mois de prison avec sursis et 4 ans d’interdiction de stade, à l’encontre du responsable des Magic Fans. Une peine de 4 mois avec sursis et 2 ans d’interdiction de stade, à l’encontre du trésorier des Magic Fans. La peine la plus lourde requise par le procureur est pour un membre des Green Angels : soit 12 mois de prison, dont 4 avec sursis, obligation de soins et interdiction de stade pendant 5 ans.
« Selon moi, qui étais dans les tribunes pendant le match ASSE – AJ Auxerre, le silence pendant la séance de tirs au but n’était pas lié au suspense, mais à la préparation de ces agissements. Ce ne sont pas que des VIP que l’on a visés, il faut en avoir conscience. Les 11 prévenus étaient tous dans la première vague qui a pénétré sur la pelouse. Nous n’étions pas dans un coup de folie, mais dans des actes de délinquance », a justifié le procureur.
ASSE : Le jugement mis en délibéré au mercredi 23 novembre
Après une suspension d’un quart d’heure, suivi de la plaidoirie des avocats de la défense, le jugement a été mis en délibéré au mercredi 23 novembre. À noter que l’avocat de la Ligue avait demandé l’interdiction de stade pour les supporters de l’ ASSE, coupables lors des incidents du 29 mai à Geoffroy-Guichard. « La LFP constate que le football a besoin de la passion, dont les prévenus ont fait état aujourd’hui, mais constate aussi l’arrivée d’une violence organisée dans les tribunes depuis la fin du confinement […]. L’image que renvoie le foot professionnel français aujourd’hui, c’est que nous ne sommes plus en sécurité dans un stade. La LFP ne le veut pas », avait-il fait remarquer, avant d’ajouter : « Les individus présents aujourd’hui au Tribunal doivent être interdits de stade, avec des obligations de pointer au commissariat ».
Quant à la défense, plus particulièrement Laurent Verilhac, avocat de 5 des 11 prévenus, il a souligné : « Dans ce dossier, le caractère organisé de l’envahissement de terrain, le mot d’ordre de ces événements n’est pas caractérisé. » Selon lui, « l’origine des fumigènes, leur entrée dans le stade, nous ne l’avons pas, les prévenus présents ici ne la connaissent pas. Les onze prévenus présents ne peuvent pas être condamnés pour cela. Il faut différencier action de groupe et effet de groupe. » « L’effet de groupe de ce soir-là fait que des individus adoptent des comportements transgressifs que, seuls, ils n’auraient pas eus. L’effet de groupe influe sur la prise de décision », a aussi fait remarquer Me Verilhac.