Présent en conférence de presse ce mardi, Didier Deschamps a répondu a plusieurs questions des journalistes, à la veille du choc contre le Maroc en demi-finale de la Coupe du monde au Qatar. Résumé.
-Personne n’a réussi à marquer contre le Maroc, quelles sont les solutions pour contrer ça ?
D. Deschamps : On va faire en sorte de la trouver. Cette équipe a cette capacité à bien défendre, c’est un fait. Après il ne faut pas réduire les qualités du Maroc à sa défense sinon elle ne serait pas en demi-finale. Ils ont une très bonne organisation, rationnelle, où il se trouvent bien.
-Quelle similitude trouvez-vous entre cette Equipe de France et celle d’il y a 4 ans ?
D. Deschamps : Vous me connaissez, je n’aime pas comparer. La seule similitude est que l’Equipe de France est en demi-finale comme il y a 4 ans. Si elle est là aujourd’hui c’est parce qu’on a fait ce qu’il fallait.
-Votre équipe vous surprend-elle (concernant son bon parcours malgré les nombreux absents) ?
D. Deschamps : Elle ne me surprend pas mais entre déjà sur le choix des joueurs, ce qu’il se passe au quotidien dans le groupe et puis l’unique vérité, le rectangle vert. Sur le fait que certains joueurs n’avaient pas forcément l’expérience du niveau international, c’est vrai qu’on ne sait jamais comment ils peuvent réagir face à la compétition et l’aspect émotionnel. Mais il y a des cadres qui jouent bien leur rôle et il y a une dynamique très positive qui s’est installée. De par ce qu’on a fait jusqu’à maintenant cela nous permet d’être en demi-finale.
-Sur Walid Regragui et sa vision partagée (par Deschamps) des datas dans le football
D. Deschamps : Par rapport à Walid, bravo à lui, à son staff, ils ont réalisé quelque chose de fabuleux et c’est normal et logique que dans sa tête il ait la possibilité de jouer une finale de Coupe du monde. Après sur les datas, aujourd’hui évidemment les nouvelles technologies amènent plus d’informations sur sa propre équipe, les adversaires. Faut faire le tri un petit peu, moi sur les datas il y en a beaucoup qui ne m’intéressent pas. Les statistiques vous pouvez leur faire dire tout et son contraire, après il y en a qui sont importantes.
-Comment préparer ses joueurs face au public hostile marocain et est-ce du 50/50 demain ?
D. Deschamps : C’est du 50/50 oui, après je n’aime pas le terme hostile, ils ont une ferveur populaire importante, ça fait beaucoup de bruits. Mes joueurs sont prévenus, ça fait partie du contexte, ce n’est pas ça qui fait marquer des buts mais c’est toujours mieux. Tant mieux pour eux, ils ont toujours eu ça (cette ferveur), ce n’est pas demain que ça va être inférieur.
-Comment faire ressortir le meilleur d’Antoine Griezmann ?
D. Deschamps : Il a été très bon, c’est un joueur qui a cette capacité à changer le visage de l’équipe par ce qu’il fait. Il a un grand volume de jeu et amène sa touche technique, dans un rôle différent qui lui va très bien. Il prend autant de plaisir à défendre, faire un tacle qu’à attaquer. Avec sa patte gauche il a cette faculté à éclairer le jeu. Il a toujours pensé collectif et a une générosité au-dessus de la moyenne. Ça fait maintenant 10 ans qu’il est au haut niveau, il n’a pas eu le parcours facile mais a su être au niveau quand il le faut.
-Vous aimez bien procéder en contre et laisser la balle à l’adversaire, comment comptez-vous faire face au Maroc qui a la même philosphie de jeu ?
D. Deschamps : Je ne change pas l’objectif, qui est d’avoir le ballon et créer des problèmes à l’adversaire. Après c’est un rapport de force. On a eu une équipe qui a d’ordinaire peu de possession, la Pologne, qui l’a eu un peu plus contre nous. Le Maroc ne renonce pas non plus à avoir le ballon, chacun a son propre plan de jeu qui peut être modifié. La France débutera avec la volonté d’avoir le ballon.
-Quel message adresseriez-vous aux hommes politiques qui font de la récupération sur ce match ?
D. Deschamps : En ce qui concerne les messages, je n’ai aucun message. Demain c’est un match de football et ça doit rester un match de football. Même s’il y a un historique et énormément de passions mais en tant que sportif j’aime bien rester à ma place.
-Le secret de la longévité du succès de Didier Deschamps ?
D. Deschamps : Nous ne sommes qu’en demi-finale mais effectivement c’est déjà un beau parcours. Le secret ? Il n’y a pas de secret, il faut une addition de plein de choses. Premièrement la qualité des joueurs, mais la qualité ne suffit pas. La force collective, l’état d’esprit… Et puis des matches parfois ça tient à peu, et on essaye de faire en sorte que ça bascule de notre côté. Il y a 4 ans nous sommes arrivés en finale d’une certaine façon, cette année c’est une autre façon.
-Pourquoi Dayot Upamecano est préféré à côté de Varane en Equipe de France ?
D. Deschamps : Dayot forcément il y avait un blocage sur le plan émotionnel et psychologique qui le freinait un peu dans son expression par rapport à ce que je peux voir de ses matches au Bayern. C’est son mérite, à travers les échanges qu’on a pu avoir il se sentait plus relâché, en confiance. C’est un défenseur qui va vite, bon dans les duels, il a une bonne capacité de relance. C’est un jeune joueur qui doit parfois rechercher plus l’efficacité. Il faut accorder un peu plus de temps, quand je suis convaincu que le potentiel est là, c’est quelque chose qui doit passer à un moment ou un autre même si des fois je dois reconnaître que par la concurrence, d’autres peuvent me donner plus de garanties.