En 2012, Frédéric Weis, défenseur de l’US Quevilly, a sacrifié sa santé pour participer à l’exploit de son équipe. Retour sur cette histoire incroyable.
Quand on parle de l’US Quevilly, l’année 2012 refait immédiatement surface. Gravée à tout jamais dans l’histoire du football français et de la Coupe de France, l’épopée de cette équipe, pensionnaire de National à l’époque, relève encore aujourd’hui de l’irrationel. Le fabuleux parcours commence dès le 6e tour pour l’US Quevilly, qui hérite de tirages assez cléments.
Les choses vont commencer à se corser en 32e de finale de la compétition. Opposé à la TA Rennes, adversaire surprise de ce tour de Coupe de France, les Normands devront aller jusqu’aux tirs au but pour valider leur précieux ticket et accéder aux 16es de finale. Ensuite, c’est le SCO d’Angers, évoluant en Ligue 2, qui se dresse sur le chemin de l’US Quevilly. Les pensionnaires de National parviendront à s’imposer 1-0 pour filer en 8e de finale.
Comme un signe du destin, l’adversité ne se corse pas, bien au contraire. Les coéquipiers de Frédéric Weis héritent du voisin local, l’US Orléans, qu’ils écarteront à l’issue des prolongations en s’imposant 2-0. L’exploit est déjà immense pour l’US Quevilly, qui a rendez-vous avec les quarts de finale. Le tirage au sort livre son verdict, et l’Olympique de Marseille est désigné pour faire face au petit poucet normand.
Trois matchs qui font basculer l’US Quevilly dans l’histoire
Le 20 mars 2012, le stade Michel d’Ornano bat son plein, et rêve de voir l’US Quevilly réaliser un exploit d’anthologie face à une équipe de l’ OM entraînée par un certain Didier Deschamps à l’époque, rien que ça. Au terme d’une rencontre spectaculaire, les Normands finiront par faire tomber les Marseillais à la 117e minute (3-2), arrachant ainsi la qualification en demi-finale de la Coupe de France.
Aux portes de la finale et du Stade de France, l’US Quevilly doit éliminer le Stade Rennais. Ce mercredi 11 avril, toujours au stade Michel d’Ornano, les supporters vont assister à un nouveau moment légendaire. Menés 1-0, les joueurs de Régis Brouard vont égaliser à l’heure de jeu, avant d’inscrire un second but dans le temps additionel. Les Normands écartent le Stade Rennais (2-1), et filent au Stade de France, où ils s’inclineront 1-0 face à l’ OL en finale.
Malgré la défaite, la fierté ne peut qu’être présente. Encore aujourd’hui, ce parcours historique en impressione plus d’un. Et 11 ans après, un acteur majeur de cette épopée, fait beaucoup parler de lui.
US Quevilly : Frédéric Weis, l’immense sacrifice
Défenseur de l’US Quevilly lors de cette épopée mythique, Frédéric Weis garde des souvenirs inoubliables de cette aventure, mais a également conservé des séquelles physiques dû à un sacrifice plus que risqué.
En effet, après avoir éliminé l’ OM en quart de finale de la Coupe de France en 2012, le défenseur normand et ses coéquipiers disputent un match de National contre le FC Rouen. Lors de cette rencontre, Frédéric Weis est victime d’un violent choc au visage avec l’un de ses coéquipiers, Joris Colinet, comme il l’explique dans une interview récemment accordée à Courrier Picard.
« Il m’a pété tout ce que j’avais sur la partie droite de mon visage, les dents, l’arcade, les zygomatiques… » Une blessure terrible qui nécessitait une intervention chirurgicale, mais avec l’incroyable parcours de l’US Quevilly en Coupe de France, le joueur, âgé de 39 ans aujourd’hui, a pris une décision complètement folle.
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« À l’époque, j’avais terminé au CHU et on m’avait dit de me faire opérer tout de suite. J’avais répondu que c’était impossible, que j’étais en train de vivre quelque chose d’extraordinaire, que c’était la chance d’une vie. J’étais un peu tête brûlée et j’ai fait le choix de continuer. »
La folie plutôt que la raison, tel était le choix de Frédéric Weis en 2012. Une décision qu’il paye encore aujourd’hui comme il l’explique au Courrier Picard. Le joueur souffre encore de son visage, et a repoussé une nouvelle opération en 2015. Finalement, l’ancien joueur de l’US Quevilly se fera opérer le 25 mai prochain, soit onze ans après le fabuleux parcours du club normand en Coupe de France.