Ces derniers temps, les chants homophobes résonnent de plus en plus dans les tribunes en France lors des matchs de Ligue 1, suscitant des réactions négatives qui ternissent l’image du football français. Dans une entrevue avec le journal L’Équipe, Paul Cometto, ancien capo des ultras toulousains, a révélé les méthodes de son association pour lutter contre ce phénomène.
Le 27 octobre dernier, lors du match entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain au Vélodrome, les ultras marseillais ont entonné un chant homophobe alors que les Parisiens prenaient l’avantage au tableau d’affichage. Dans une vidéo publiée par le compte X de Rouge Direct, on entend des paroles provocantes et anti-sportives, jugées inutiles. Cependant, quelques jours plus tard, la commission disciplinaire de la LFP n’a pas sanctionné les auteurs. Selon RMC Sport l’instance faîtière pense que, « les chants ont été trop furtifs et leur localisation est restée floue », ce qui explique pourquoi les ultras marseillais n’ont pas été sanctionnés. Cette décision a provoqué la colère des collectifs Stop Homophobie et Rouge Direct, qui demandent des explications.
On n’a plus les mots là @GilAverous @BrunoRetailleau @MichelBarnier
— Rouge Direct (@RougeDirect) November 6, 2024
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Lutte contre les chants homophobes : Paul Cometto propose des solutions
Dans une interview accordée à L’Équipe, Paul Cometto, ancien capo des ultras toulousains, a partagé quelques stratégies de son association pour combattre les chants homophobes. Selon lui, il est essentiel de revoir les chants d’animation. « Cela fait longtemps que nous réfléchissons à nos chants et à leur évolution. Nous en avons retiré plusieurs de notre répertoire pour différentes raisons. Parfois, c’est parce que les paroles sont dépassées ou inappropriées. Mais il arrive aussi que certains chants ne correspondent plus aux valeurs que notre groupe défend aujourd’hui. Nous n’avons jamais eu de problèmes de racisme, mais nous avons parfois dû gérer des cas d’homophobie ou de sexisme », a expliqué Paul Cometto.
— Paul Cometto (@PaulCometto) August 25, 2024
Il souligne également l’importance d’une action collective pour lutter contre ces chants dans les stades. « Nous avons déjà calmé des situations en tribunes lorsque certaines personnes lançaient des propos homophobes ou sexistes, et ce n’est pas difficile à mettre en œuvre… Mais il n’y a pas cette volonté partout », a-t-il ajouté. Enfin, l’utilisation de banderoles envoyant un message fort contre ce phénomène est cruciale, car elle limite l’acceptation de certains comportements parmi les supporters. Les ultras toulousains, par exemple, arborent des banderoles affichant : « Ici, peu importe la religion, la sexualité ou les origines, une seule chose compte : LE SANG VIOLET. »