Le départ de Marcelo Bielsa est encore loin d’avoir livré tous ses secrets. Dans un premier temps chargé par Vincent Labrune pour sa démission surprise, l’Argentin aurait pourtant bel et bien été poussé vers la sortie… dans le but de faire place nette au profit de Doyen Sports.
Bielsa, un sacrifice nécessaire
Et si Marcelo Bielsa avait été contraint de démissionner ? Non pas sous la menace de la direction olympienne, mais par des conditions de travail de moins en moins stables.
Placé sur un piédestal par Vincent Labrune lors de son arrivée au printemps 2014, avec comme principale mission de bonifier le fameux ‘Projet Dortmund’ mis en place à l’été 2013, l’ancien sélectionneur argentin pourrait bel et bien avoir fait les frais de la nouvelle politique de gestion des dirigeants phocéens.
Pour la première fois depuis son arrivée à la tête de l’Olympique de Marseille, Margarita Louis-Dreyfus a en effet refusé d’accorder une rallonge au club cet été. Faute d’argent frais, nécessaire afin de présenter un bilan économique à l’équilibre devant la DNCG le 30 juin dernier, les décideurs marseillais ont été forcés d’économiser à tout-va durant ce mercato estival.
En fin de contrat, André-Pierre Gignac, André Ayew ou encore Jérémy Morel ont ainsi vu la porte s’ouvrir dès les premiers jours de mercato. Outre une économie sur la masse salariale, l’OM a dû faire rentrer des billes dans les caisses. Dimitri Payet, Giannelli Imbula, puis Florian Thauvin par la suite, ont donc été invités à plier bagages.
Face à cette vague de départs massifs, le club devait bien évidemment recruter. Deux conditions ont toutefois limité le choix des recrues : le temps… et les moyens financiers. En clair, Marseille devait recruter rapidement et à moindre coût. Solution trouvée devant ces contraintes : collaborer avec Doyen Sports, un fond d’investissements qui a pignon sur rue concernant les transferts ‘éclairs’.
Un départ orchestré de toutes pièces ?
Afin de faire entrer ses nouveaux collaborateurs au club, l’Olympique de Marseille devait cependant être certain qu’il y aurait la place nécessaire du côté du Stade Vélodrome. Présenté comme un homme de principes, Marcelo Bielsa se serait-il opposé à ce chambardement sur la Canebière ?
Initialement venu pour mettre sur pied une équipe composée de jeunes talents, El Locomotive a vu ses troupes se décimer au fil des semaines cet été. Comme il l’avait annoncé face à la presse un an plus tôt, Vincent Labrune lui a de nouveau « fait des promesses qu’il savait intenables ».
Contrairement à l’automne 2014, le coach a cette fois-ci préféré quitter ses fonctions en voyant que les problèmes ne cesseraient de s’accumuler sur le Vieux-Port. Avec autant d’incertitudes à court et à moyen terme, Marcelo Bielsa n’avait véritablement pas d’autres alternatives que de partir du club lorsqu’il a découvert le pot aux roses…
Tout laisse cependant penser que les dirigeants marseillais ont eu ce qu’il cherchaient avec cette démission. Preuve en est, Michel -leur nouveau coach arrivé moins de dix jours après ce ‘cataclysme’- appartient à l’écurie Doyen Sports. Francisco Empis, porte-parole du fond spéculatif, n’a d’ailleurs fait aucun mystère sur les tenants et aboutissants de cette affaire.
À travers un témoignage à l’émission de Canal + « Enquêtes de foot », l’intéressé a ainsi tout simplement déclaré : « À partir du moment où (Marcelo) Bielsa est parti, nous avons proposé à Vincent Labrune de rencontrer Michel (…) On a déjà apporté l’entraîneur et c’est déjà pas mal. Après on peut soutenir Michel et l’OM dans ce qu’ils veulent, donc s’ils cherchent à renforcer l’équipe, Doyen est bien sûr disponible à aider le club et l’entraîneur. »
En clair : dés que Vincent Labrune a fait le ménage avec le départ ‘provoqué’ de Marcelo Bielsa, Doyen Sports pouvait confortablement s’installer aux abords du Vélodrome en apportant dans leurs valises leur catalogue de joueurs à refourguer… Un instrument qui pourrait au passage prochainement devenir un ‘produit de première nécessité’ dans les choix de recrutement du club.
Un avenir toujours plus incertain
En dépit des belles promesses visant à stopper la suprématie nationale du Paris Saint-Germain deux ans auparavant, l’Olympique de Marseille a donc préféré se calquer sur le modèle de l’AS Monaco… les moyens financiers en moins.
Sans les fonds nécessaires pour maintenir une dynamique sportive viable, les Phocéens pourraient ainsi être contraints de chambouler une nouvelle fois une part importante de leur effectif l’été prochain afin de renflouer les caisses du club.
En cas d’échecs sportifs répétés au cours des prochaines saisons, qui entraîneraient une conséquente vague de départs chaque été, le club est susceptible de s’enliser petit à petit dans l’anonymat du championnat de France comme l’annonçait récemment Pape Diouf.