Le FC Nantes va affronter mercredi le Stade Rennais à la Beaujoire, Raymond Domenech a tenu à cette occasion une conférence de presse avant le derby pour parler de son groupe et de sa prise de fonction. Son recrutement avait provoqué la surprise générale et la colère d’un nombre de supporters qui n’avait pas hésité à manifester leur mécontentement.
Le projet de Domenech : le coaching relationnel
Raymond Domenech est apparu cependant détendu pour parler de sa prise de fonction au FC Nantes et du match à venir contre le Stade Rennais. Il a également évoqué ses attentes et exposé ses méthodes de coaching basées sur le relationnel. Il n’a malgré tout donné aucune indication sur son projet de jeu et il est resté vague sur ses ambitions. L’ancien sélectionneur des Bleus, sorti de la retraite pour cette pige au FC Nantes, a commencé par faire un état des lieux succinct au sujet de ses joueurs. « Le plus important, c’est le collectif, un collectif actif, au lieu d’être réactif. J’attends le match pour situer leur état (psychologique), pour le moment ils sont investis, ils ont envie, ils ont bien travaillé depuis une semaine. Je ne sais pas encore ce que cela va donner. »
Concernant l’accueil des joueurs et leur adaptation à son arrivée, Domenech a insisté sur les aspects relationnels à cultiver : « Je ne vais pas faire la police entre les joueurs, eux-mêmes doivent s’imposer des règles qu’ils vont respecter. Pour l’instant, je n’ai aucun reproche à leur faire de ce côté-là, on verra. Je n’ai pas reçu les joueurs un par un. Je suis dans le relationnel instinctif, j’ai toujours fonctionné comme ça. J’ai demandé à Nicolas Pallois de choisir un groupe de joueurs avec qui je pourrai discuter, rajoute Domenech. Je n’ai pas de leaders assignés, c’est eux qui doivent être les instigateurs. »
En évoquant les doutes qui planent sur ses capacités à entrainer le FC Nantes après une longue absence des terrains, Domenech estime qu’il n’y a pas énormément de nouveautés. « Le jeu reste le même, les évolutions de systèmes depuis dix ans n’ont pas changé. La différence est dans le management, les staffs sont peut-être un peu plus importants. Aucun entraineur ne reste figé, j’ai eu la chance d’aller voir ce qui se passait de l’intérieur des clubs, c’est une autre richesse accumulée pendant cette période d’absence. » Quant aux changements qu’il compte amener, là aussi Domenech se montre économe en explications. » J’ai une faculté à m’adapter, peu importe l’identité et la culture d’un club. Les entraineurs qui veulent changer la donne rencontrent des problèmes. Pour moi, l’entraineur a une identité mais il l’amende au club. La caractéristique du jeu à la nantaise c’est les effort, courrir, fournir des efforts, on ne peut pas produire du jeu sans ça. »
Le FC Nantes et le climat breton
En ce qui concerne le derby qui se profile, Domenech regrette l’absence des supporters et évoque brièvement l’adversaire rennais. « La rivalité, je ne l’ai pas sentie encore, dans un derby les supporters sont ceux qui la ressentent et les joueurs vraiment nantais ou rennais. Rennes est devant au classement, ils ont le vent ne poupe, ils ont joué la Ligue des champions, ils ont une maturité supérieure. J’ai une idée précise de la manière dont on va jouer mercredi. On a mis en place trois systèmes différents et je sais parmi les trois lequel je vais choisir. » Au sujet de Julien Stéphan, Domenech s’est dit heureux de voir des jeunes entraineurs réussir à leur poste. « On parle toujours des jeunes entraineurs allemands talentueux, mais on en a aussi en France. »
En évoquant son avenir au FC Nantes, Domenech ne veut pas parler du futur et préfère se concentrer sur son travail au jour le jour tout en ambitionnant de construire avec cette équipe quelque chose de durable. » A l’heure actuelle je fais comme si je vais durer dix ans dans ce club mais je ne sais pas combien de temps je serai là. Je suis venu pour six mois. Je ne peux pas vous dire ce qui va se passer après ces deux matchs, je ne sais pas. »
Pour conclure la conférence, Raymond Domenech s’est dit heureux de se retrouver au FC Nantes et en Bretagne. « Je suis un converti (breton, ndlr). J’ai une maison en Bretagne. Quand j’étais en équipe de France Espoir on allait en stage à Saint-Malo, on avait toujours un temps exceptionnel. »