Candidat à la présidence de la Fédération Française de Football (FFF), Michel Moulin a axé sa stratégie sur le buzz et le clash, en visant directement Didier Deschamps. L’homme d’affaires de 60 ans a relancé le faux débat sur la non-sélection de Karim Benzema en équipe de France. De quoi faire couler de l’encre, avec une question qui ne réglera rien aux problèmes du foot français.
Affaire Benzema : Moulin à la recherche du buzz constant
Le 13 mars se réuniront en assemblée fédérale les acteurs du foot français, afin d’élire le comité exécutif et la haute autorité du football de la FFF pour un mandat de quatre années. Parmi les candidats déclarés figure l’homme d’affaires Michel Moulin, qui n’a pas attendu longtemps pour faire campagne sur de vieilles polémiques. Sur RMC ou dans le Figaro, Michel Moulin a attaqué Didier Deschamps sur le dossier Karim Benzema. « Karim Benzema est un très grand joueur et je ne vois pas pourquoi il n’est pas sélectionné en équipe de France, avait-il déclaré. Le patron de la fédération doit protéger les joueurs. Aujourd’hui, Benzema, on ne le protège pas. On l’envoie devant la justice et le pousse même à être condamné (sic). C’est inimaginable. C’est là que le président de la fédération doit avoir un rôle de patron. »
Didier Deschamps n’avait pas tardé à répondre, en ciblant bien la stratégie de son opposant. « Il y en a qui aiment vraiment faire le buzz. Je vais lui répondre, tout en sachant que j’alimente la machine médiatique. Ce monsieur aurait dû faire acte de candidature au poste de sélectionneur, avait ironisé le patron des Bleus. Puisqu’apparemment il a ses diplômes, il a peut-être une chance de me remplacer. Ce n’est pas sérieux et c’est mal me connaitre. » Mais Deschamps ne s’était pas arrêté là et avait avancé son bilan pour justifier ses choix. Avec des résultats difficilement attaquables… « Je prends toujours mes décisions en mon âme et conscience, pour le bien de l’équipe de France. Regardez notre bilan chiffré sur le plan offensif. Rarement, et peut-être même jamais, une attaque (des Bleus, ndlr) n’a fait preuve d’une telle efficacité que celle qui joue en ce moment. Ça, c’est factuel. » Et cela s’est fait sans Karim Benzema, pourtant au top du côté du Real Madrid.
Moulin contre-attaque et allume tout le monde
Après avoir allumé la première mèche, Michel Moulin trouve que Deschamps lui « donne trop d’importance »… Sur Eurosport, il a précisé ses propos. « Je pense que les gens n’ont pas compris ce que j’ai dit. Je n’ai jamais dit qu’il fallait qu’il sélectionne Benzema. Ce que j’ai dit, c’est qu’en tant que patron d’une fédération, vous vous devez de gérer une situation entre un sélectionneur et un joueur pour savoir ce qui peut être fait. Monsieur Deschamps est quelqu’un que je respecte beaucoup (…) mais cela dit, c’est inadmissible qu’un salarié de la fédération s’exprime pour un candidat. »
Mettant en avant la nécessité de mettre les choses au clair entre Deschamps et Benzema, sans doute quelques années trop tard mais soit, Michel Moulin s’est perdu en passant ensuite aux attaques personnelles envers le sélectionneur. « Il a peur de moi ? Peut-être qu’il a peur qu’il y ait un vrai patron à la Fédération ? Car s’il y a un vrai patron au-dessus de lui, il sera sélectionneur mais pas le patron de toute la fédération comme aujourd’hui. Je vais prendre un exemple concret : à la Coupe du monde 2018, on sélectionne Rami. (…) Deschamps nous explique que c’est parce qu’il amuse la galerie. Est-ce qu’on sélectionne un joueur pour cela ? Derrière, on s’aperçoit que l’agent et l’avocat de Monsieur Deschamps sont les mêmes que ceux de Monsieur Rami. Patron de la fédération, je lui poserai la question. » Peut-être que Didier Deschamps rappellera à Michel Moulin quel résultat il a obtenu à la Coupe du monde 2018, avec Adil Rami dans son groupe…