FC Nantes : Halilhodzic dénonce le « business » du club nantais

Malgré un nouveau changement d’entraîneur et la première victoire d’Antoine Kombouaré à la tête de l’équipe première, le FC Nantes est toujours 18e et barragiste de Ligue 1. Waldemar Kita a donc nommé un énième coach, le quatrième de la saison après Christian Gourcuff, l’intérimaire Patrick Collot, Raymond Domenech et donc, maintenant, un technicien qui continue son tour des clubs de première division, après Valenciennes, le Paris SG, Toulouse, Guingamp, Lens ou encore Dijon. Mais c’est un ancien entraîneur des Canaris, Vahid Halilhodzic, qui a tiré à boulets rouges sur la gestion du club des Bords de l’Erdre.

Vahid Halilodzic est « triste pour le FC Nantes »

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C’est un constat amer que dresse Vahid Halilhodzic après son passage sur le banc des Jaune et Vert. L’entraîneur bosnien, qui a porté le maillot nantais à 192 reprises entre 1981 et 1986, était revenu à Nantes en octobre 2018 pour redresser une équipe 19e du championnat. Après avoir vécu la tragédie Emiliano Sala en janvier 2019, il avait fini par quitter le club à l’orée de la saison suivante, après des désaccords sur le projet et le mercato avec la direction. Christian Gourcuff avait alors pris sa succession.  » Je suis triste pour le FC Nantes et tous ses supporters, a expliqué Vahid Halilhodzic dans les colonnes de L’Equipe. C’est un monument et c’est incompréhensible. Quel gâchis (…) Je souhaite à Antoine beaucoup de courage, qu’il fasse du mieux possible pour sauver le club. Parce que sinon, ça peut être une catastrophe sur tous les plans. Un club comme Nantes ne peut pas se battre pour le maintien, c’est un grand club. Je souhaite de tout mon cœur qu’ils se sauvent. J’ai écouté Antoine, il est aussi amoureux de ce club. Car Nantes, c’était une grande famille, ce n’était pas facile d’y entrer mais une fois dedans, tu lui appartiens toujours. Après, parfois, tu récoltes ce que tu sèmes. Ce qui arrive, on savait que ça pouvait arriver. »

Sportivement, l’ancien entraîneur du PSG, du Stade Rennais et du LOSC n’a pas grand-chose à se reprocher. De l’avant-dernière place, le FC Nantes est passé au 12e rang en Ligue 1, à l’issue d’une saison marquée par le décès tragique du buteur argentin, Emiliano Sala. « Si je reprends mon passage, j’étais arrivé quand l’équipe était 19e (après huit journées) et je pense qu’on pouvait peut-être finir européens s’il n’y a pas le départ et l’histoire tragique avec Sala, récapitule Vahid Halilhodzic. Malgré la tragédie, avec deux mois la tête dans le sac, l’équipe s’était relancée, on avait battu Lyon (2-1), le PSG (3-2), deux fois l’OM (3-2, 1-0), et joué une demi-finale de Coupe de France à Paris (0-3)… Je suis parti car je n’étais pas d’accord avec la politique sportive du club. La tête haute. Quand l’entraîneur n’a aucune influence… Ce n’est quand même pas au club de décider qui va jouer ou qui va partir. Je n’étais pas d’accord. Ce qui ressortait, c’était de l’improvisation et de l’incompétence à tous les niveaux. Tu découvres des situations particulières. Par exemple, un joueur qui est là, avec un bon salaire, qui avait signé cinq ans, mais qui s’entraînait quand il voulait, sans jouer… »

Le « business » au FC Nantes dénoncé

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Vahid Halilhodzic raconte alors qu’il avait pour projet de s’inscrire dans la durée au FC Nantes, mais qu’il en a été dégoûté par ce qu’il s’y passe. Sans avoir « jamais discuté » avec l’agent Mogi Bayat, qui place ses joueurs au FCN depuis plusieurs saisons – « on s’était dit bonjour une fois » -, l’entraîneur bosnien comprend bien ce qu’il se trame du côté des Canaris. « On avait formé une cellule (avec Jean-Marc Chanelet et Chérif Oudjani, ndlr), on avait travaillé pour la saison suivante. Je voulais vraiment aider, reconstruire quelque chose de durable. Je voulais qu’on puisse envisager l’Europe. On avait établi une liste de 55 joueurs, cinq joueurs par poste en fonction des départs et des besoins, en sachant qu’il faut aussi compter sur la formation, qui forme de temps en temps de bons joueurs. Mais on n’a pas pu en engager un, même pas un joueur en fin de contrat. Derrière, il y a un business qui se fait. J’ai compris les choses, comment ça se passe, et je suis parti. On avait ciblé des joueurs en fonction des moyens. Tu regardes des joueurs de Ligue 2, d’équipes qui descendent. J’avais contacté plusieurs joueurs en fin de contrat, des joueurs mis de côté. Mais un jour, on vous dit : « Oui, oui, on va le faire » ; puis un autre, que c’est cher. Quand, pour un joueur à 90 ou 100 000 euros brut, on commence par proposer 25 ou 30 000, c’est sûr, il ne viendra pas. Et que quelqu’un de l’extérieur au club amène des joueurs, ça, je ne pouvais pas l’accepter. En arrivant, je pensais pourtant travailler sur la durée, finir ma carrière à Nantes, voire même devenir peut-être à terme dirigeant, en préparant une politique sportive. Je suis parti vraiment déçu, j’attendais autre chose. Maintenant, c’est son club (à Waldemar Kita), il a investi. Mais sportivement, ça ne peut pas être comme ça… Ça peut se retourner contre toi. »