La question de la prolongation de Rudi Garcia commence à se poser sérieusement du côté de l’OL, alors que l’entraîneur de Rhodaniens est en fin de contrat à l’issue de la saison. L’Olympique Lyonnais est actuellement deuxième de Ligue 1, derrière le LOSC mais devant le Paris Saint-Germain, après 26 journées. Privé de Coupe d’Europe cette saison mais demi-finaliste de la dernière Ligue des champions, Lyon réalise une belle saison avec, pourquoi pas, un titre inespéré à la clé. Inespéré, car Jean-Michel Aulas ne pense pas que son club puisse rivaliser avec ses concurrents jusqu’à la fin de la saison.
Le titre, un mirage pour l’OL ?
À seulement 12 journées de la fin du championnat de France, l’OL est en excellente position pour créer la surprise en fin de saison. Face au PSG et Lille OSC, tous deux engagés dans des compétitions continentales, les Gones ont l’avantage du calendrier. Seule la Coupe de France viendra perturber la course au titre des joueurs de Rudi Garcia. L’entraîneur de l’Olympique Lyonnais doit d’ailleurs espérer que son concurrent nordiste réalise l’exploit au retour contre l’Ajax Amsterdam en seizièmes de finale de Ligue Europa (aller 1-2), pour les voir jouer un tour de plus.
Mais pour Jean-Michel Aulas, dans un long entretien accordé à L’Equipe, ne croit pas vraiment au titre en Ligue 1. « Je reste raisonnable, parce que je ne vois pas comment le PSG pourrait perdre, vu sa puissance financière. On a à Lille un fonds vautour (Merlyn Partners, spécialiste du rachat de dettes), un PSG avec un Qatar surpuissant, et un Monaco dirigé par des investisseurs russes avec une fiscalité et des charges qui n’ont rien à voir avec les nôtres. Alors je me dis que ce serait quand même un drôle de pied de nez, en étant franco-français et entrepreneur local, d’arriver à battre ces grosses puissances », a déclaré le président de l’OL.
Le pari fou de Jean-Michel Aulas avec Rudi Garcia
Pourtant, les Lyonnais rivalisent avec leurs concurrents. Insuffisant jusqu’ici pour prolonger l’entraîneur Rudi Garcia, en fin de contrat en juin prochain. « En l’occurrence, je suis assez content que Rudi ait de bonnes performances, parce que je me souviens très bien des prises de positions, partout, à sa nomination, a rappelé Jean-Michel Aulas. J’aime bien quand quelqu’un sort de l’adversité avec ses propres valeurs et celles de l’institution. Si Rudi peut arriver en fin de saison avec des objectifs atteints, on aura la même vision que par le passé, on jugera à la fois sur ses performances et sur le potentiel à pouvoir poursuivre. S’il y avait une très, très bonne nouvelle, évidemment que tout serait possible. » À l’OL, on reste donc discret sur le sujet, alors que la saison bat son plein. « Rudi a bien compris l’ADN de l’institution : tout le monde peut s’exprimer, mais il sait très bien qui prend la décision finale. » Et pour Jean-Michel Aulas, c’est un pari calculé, un petit coup de poker pour espérer de grandes choses en fin de saison : « S’il y a un [impact sur les performances] , c’est que je me serais trompé. On fait tout pour qu’il n’y en ait pas. Je pense que l’indécision permet aux gens de se surpasser. L’équilibre global du club nous amène à maintenir cette indécision le plus longtemps possible. » Jusqu’au titre de champion de France ?