L’ OM joue sa qualification en Ligue des Champions mercredi à Francfort. L’histoire entre l’Olympique de Marseille et la C1 est un véritable roman à plusieurs chapitres.
OM : Avant le sacre, Marseille a pleuré plus d’une fois
C’est une histoire d’amour digne des plus toxiques qui lie le club phocéen à la plus prestigieuse compétition européenne de football. Avant le titre de champion d’Europe de 1993, l’ Olympique de Marseille a vécu des moments terribles dans cette compétition. Lorsque Bernard Tapie prend les rênes du club en 1986, son objectif est clair : remporter la Coupe d’Europe.
Durant ses premières années, l’ancien président de l’ OM bâtit une équipe compétitive avec des joueurs comme Abedi Pelé, Jean-Pierre Papin, Carlos Mozer, Basile Boli, Enzo Francescoli, Chris Waddle, Eric Di Meco ou encore Didier Deschamps. La première désillusion européenne intervient en 1990 lors d’une demi-finale retour de Ligue des Champions, anciennement appelée Coupe d’Europe des clubs champions. Opposé au Benfica Lisbonne, l’ OM remporte le match aller 2-1 au Vélodrome, mais s’incline au match retour 1-0 à Lisbonne sur un but de la main d’un certain Vata, qui fait aujourd’hui partie des plus gros scandales de l’histoire des clubs français en coupe d’Europe.
La saison suivante, les Phocéens continuent d’écraser le championnat de France et remportent un nouveau titre hexagonal. Mais en coupe d’Europe, un an après le terrible traumatisme de Lisbonne qui hante encore les esprits des supporters phocéens, Marseille va connaître une nouvelle catastrophe européenne. Opposé à l’Étoile Rouge de Belgrade en finale de la coupe aux grandes oreilles, tout le monde voit l’ OM sur le toit de l’Europe au vu de l’écart de niveau qui sépare les deux équipes. Dominateur durant la totalité du match, Marseille ne trouve pas la faille et se retrouve confronté à la dure réalité des tirs au but.
Les Marseillais cèdent face à la terrible pression de l’exercice et s’inclinent 5-3 face aux Serbes. Une nouvelle catastrophe dans l’histoire européenne de l’Olympique de Marseille. L’année qui suivra cette cruelle défaite sera catastrophique sur le plan européen et verra l’ OM se faire éliminer dès le deuxième tour de la Ligue des Champions par le Slavia Prague, malgré un nouveau titre de champion de France.
OM : 26 mai 1993, « À Jamais les Premiers ! »
Cette date restera gravée à jamais dans l’histoire de l’Olympique de Marseille. Après deux échecs terribles sur les trois dernières saisons en C1, l’ OM de Bernard Tapie se sépare de plusieurs joueurs comme Jean-Pierre Papin, Carlos Mozer ou encore Chris Waddle. Dans le même temps, Marcel Desailly, Alen Boksic et Rudi Vollër s’engagent avec le club olympien.
Le périple marseillais dans cette nouvelle édition de la Ligue des Champions commence plutôt tranquillement avec un 16e de finale où les partenaires de Didier Deschamps affrontent le Glentoran FC. L’équipe phocéenne s’impose 8-0 sur l’ensemble des deux matchs, et se retrouve face au Dinamo Bucarest au tour suivant.
Si les phocéens se font une frayeur en ne trouvant pas la faille lors du déplacement en Roumanie pour le match aller (0-0), les joueurs de Raymond Goethals s’impose finalement 2-0 au Vélodrome lors du match retour et se qualifie pour la phase de groupe qui, à l’époque, était l’équivalent des quarts de finales et demi-finales que nous connaissons sous forme de match aller-retour aujourd’hui. Durant cette phase de poule, l’ OM se retrouve avec les Rangers, le FC Bruges et le CSKA Moscou.
Malgré un groupe assez abordable, l’ OM se fait peur, mais termine premier avec un seul petit point d’avance sur les Écossais du Rangers FC. Voilà les joueurs de l’équipe phocéenne qualifiés pour la grande finale de la Ligue des Champions face au Milan AC. Toujours traumatisés par la défaite deux ans plus tôt au même stade de la compétition par l’Étoile Rouge de Belgrade, les Olympiens sont cette fois loin d’être les favoris du match.
En face d’eux se dresse un véritable rouleau compresseur avec des joueurs comme Baresi, Maldini, Rijkaard ou encore Van Basten en attaque. Sur le banc milanais, un certain Jean-Pierre Papin, arrivé en provenance de l’Olympique de Marseille, est présent. Sans surprise, les Olympiens vont souffrir à Munich face à l’armada des Rossoneri, mais un Fabien Barthez des grands soirs va sauver les Marseillais. L’ancien portier de l’Equipe de France brille sur une superbe frappe de Marco Van Basten qui l’oblige à un extraordinaire arrêt réflexe de grande classe. En contre, l’ OM ne saisit pas les rares opportunités qui se présentent à lui. La mi-temps approche, Abedi Pelé déborde sur son côté droit et oblige la défense milanaise à concéder le corner, le premier du match pour l’Olympique de Marseille.
Abedi Pelé se charge de frapper l’unique coup de pied arrêté marseillais de la première mi-temps, et trouve Basile Boli au premier poteau. Le défenseur marseillais prend le meilleur sur Rijkaard et croise parfaitement sa tête qui finit dans le petit filet gauche d’un Rossi paralysé sur sa ligne. Marseille et sa ville chavirent, les supporters olympiens présents à l’Olympiastadion de Munich exultent, l’ OM mène 1-0 à la pause face au Milanais.
Mais c’est loin d’être terminé, les Rossoneri reviennent sur la pelouse de Munich plus motivé que jamais à revenir dans cette partie. 55e minute de jeu, Jean-Pierre Papin entre sur le terrain et tout Marseille craint un but égalisateur de son ancien joueur, mais l’ancien attaquant phocéen, vainqueur du Ballon d’Or deux ans plus tôt, ne pourra rien face à la hargne de ses anciens coéquipiers en défense.
Malgré de multiples assauts milanais, les olympiens tiennent bon et continuent de faire tourner le chronomètre. À la 92e minute, l’arbitre de la rencontre fait entrer l’Olympique de Marseille dans une autre dimension. L’ OM devient le premier club français à remporter la plus prestigieuse des compétitions, d’où le fameux slogan « À Jamais les Premiers ».
OM : Depuis 1993, les Phocéens en voient de toutes les couleurs
Depuis le sacre à Munich, l’histoire entre la Ligue des Champions et l’Olympique de Marseille est tumultueuse. Si les Marseillais ont réalisé une belle épopée lors de la saison 2011-2012 en atteignant les quarts de finale avant d’être éliminés par le Bayern Munich, l’ OM a également vécu un traumatisme encore présent aujourd’hui.
Lors de la saison 2013-2014, les Phocéens se retrouvent dans le groupe de la mort en Ligue des Champions avec le Borussia Dortmund, Arsenal et le Napoli SSC. Si les Marseillais réalisent des prestations encourageantes, ils ne parviennent pas à prendre de point sur la totalité de la phase de groupe, devenant ainsi la seule équipe française à réaliser un zéro pointé en coupe d’Europe.
La saison 2020-2021, l’Olympique de Marseille, présidé par Pablo Longoria, retrouve la C1, sept ans après son terrible parcours à zéro point. Avec Manchester City, le FC Porto et l’Olympiakos, l’ OM concède quatre défaites en autant de rencontres et ne parvient pas à marquer. Fort heureusement, l’ OM s’impose face à l’Olympiakos au Vélodrome 2-1 et met fin à une série de 12 défaites consécutives en Ligue des Champions. Les hommes de l’entraîneur André Villas-Boas à l’époque termineront tout de même derniers de leur groupe avec seulement trois petits points au compteur.
OM : L’Olympique de Marseille a les moyens de le faire
Qualifié dans les dernières secondes de la dernière journée de Ligue 1 la saison dernière, le club rival du PSG s’est donné le droit de participer de nouveau à la Ligue des Champions cette saison. Après un été mouvementé avec le départ de Jorge Sampaoli, remplacé par Igor Tudor, c’est un tout nouveau Marseille qui lance sa saison.
La préparation est difficile pour les Olympiens, mais dès le début du championnat, l’équipe prend forme et impressionne lors de ses premiers matchs de Ligue 1. Le 7 septembre, les Marseillais entament leur nouvelle campagne européenne. Dans un groupe abordable composé des Spurs, de l’Eintracht Francfort et du Sporting Portugal, les Olympiens se doivent de répondre présent et se rendent ainsi à Tottenham avec l’ambition de faire un résultat.
Malgré une première période impressionnante, l’ OM, réduit à dix dès le début de la seconde période, s’inclinent 2-0. Malgré la défaite, l’optimisme est de mise au vu du niveau de jeu affiché par les joueurs d’Igor Tudor. Six jours plus tard, le Vélodrome s’apprête à trembler pour sa première soirée de Ligue des Champions à guichets fermés depuis qu’il a été rénové. À l’approche de l’affiche OM-Francfort, les supporters marseillais voient leur équipe s’imposer, mais les Phocéens passent totalement à côté du rendez-vous, et s’inclinent 0-1.
À l’issue de la rencontre, l’Olympique de Marseille semble condamné à un nouvel échec en Ligue des Champions. Dernier du groupe avec zéro point et pas le moindre but marqué, Dimitri Payet et ses camarades sont au plus mal. Mais le football est connu pour être imprévisible et offrir des scénarios les plus rocambolesques.
Le 4 octobre dernier, dans un Vélodrome à huis clos, les Marseillais reçoivent le Sporting CP, premier du groupe, qui n’avait jusque-là encaissé aucun but depuis le début de la compétition. Au bout de 50 secondes de jeu, les Olympiens encaissent un but, et tout laisse penser à une nouvelle déroute de des Phocéens. Finalement, les joueurs d’Igor Tudor, bien aidés par le gardien adverse, vont revenir de nulle part dans cette campagne, d’abord en s’imposant 4-1 au Vélodrome puis l’emportant 2-0 à Lisbonne.
En l’espace de six jours, l’Olympique de Marseille est passé de bon dernier avec 0 points et zéro but, à deuxième de son groupe avec 6 points et six buts marqués. Mercredi prochain, les Marseillais auront l’occasion de sceller leur qualification en huitième de finale. Pour cela, il faudra s’imposer à Francfort et espérer une victoire de Tottenham face au Sporting.