Après audition des 11 supporters de l’ ASSE devant le tribunal correctionnel, le représentant du club ligérien a plaidé en premier. Il se dit embarrassé.
11 supporters de l’ ASSE ont été entendus par le tribunal correctionnel de Loire, ce mercredi. Ils sont poursuivis pour violences et dégradations lors du match retour de barrage face à l’AJ Auxerre, le 29 mai à Geoffroy-Guichard. Chacun d’eux a tenté de se défendre face au procureur, lors de l’audience suivie et rapportée par le journaliste de France Bleu, Jérémy Marillier.
Deux derniers prévenus se sont défendus naturellement comme leurs co-accusés. Un prévenu (le 10e), qui est maçon de profession et déjà condamné par le passé pour des incidents dans des stades est poursuivi pour le jet d’une bouteille d’eau sur les CRS, « presque vide », précise-t-il et pour s’être introduit sur la pelouse. « Pourquoi cette bouteille d’eau sur les CRS ? », lui a demandé la présidente du tribunal. « Je n’ai rien contre les forces de l’ordre, je voulais jeter ma bouteille vers les tribunes, jamais vers eux. C’est honteux ce qu’il s’est passé, ça aurait pu être grave », a-t-il glissé, dans des propos rapportés par la source.
Quant au 11e prévenu, maçon également et membre des Green Angels, il est poursuivi pour avoir pénétré sur la pelouse et pour un jet de fumigène vers l’entrée des joueurs. « Si l’AS Saint-Etienne avait gagné, j’aurais pu allumer mon fumigène pour le maintien. Là, on est rentrés sur le terrain et j’ai bêtement suivi la foule. Je suis un autre homme quand je supporte l’ ASSE, alors que je ne fais pas de bruit en temps normal. Je regrette », a avoué ce dernier prévenu.
L’avocat de l’ ASSE : « C’est un exercice assez difficile de se constituer partie civile »
L’ ASSE, qui s’est porté partie civile dans le procès, a plaidé en premier selon la source. Et Me Olivier Martin, le représentant de l’AS Saint-Etienne, s’est dit embarrassé. « C’est un exercice assez difficile pour l’ ASSE de se constituer partie civile face à des hommes qui clament depuis ce matin leur passion et leur amour pour ce club », a souligné d’entrée l’avocat.
« C’est un sentiment étrange de décalage entre la violence caractérisée de ce soir-là, cette insurrection, presque cette guerre, et puis ces individus pratiquement bien sous tout rapport face à nous aujourd’hui. Cela laisse perplexe. Deux débuts d’explication à cette interrogation selon moi : des individus qui, par un cheminement intellectuel, se sont approprié l’AS AS Saint-Étienne […]. La deuxième explication est plus poétique : l’effet de bande. Individuellement, chacun des prévenus n’aurait jamais fait ça », a ajouté l’avocat de l’ ASSE.
« La position du club est très claire : il n’y a ni complicité bienveillante ni indulgence par rapport à ces évènements. Quand la ligne rouge est passée, ces supporters deviennent délinquants. L’amour pour l’ ASSE alors disparait, il faut des sanctions », a lâché Me Olivier Martin. « Notre constitution de partie civile est justifiée : nous sommes, club organisateur de ce match, une victime de ces agissements. »