Dans une journée placée sous le signe de la lutte contre l’homophobie, l’entraîneur du Stade Rennais, Bruno Genesio, s’est exprimé sur l’initiative de la LFP.
Stade Rennais : Une initiative « pas nécessaire » selon Bruno Genesio
Comme chaque année depuis 2019, la Ligue de Football Professionnel a organisé une journée dédiée à la lutte contre l’homophobie. Interrogé en conférence de presse sur l’importance de cette journée et les évènements qui l’entoure, l’entraîneur du Stade Rennais, Bruno Genesio, a indiqué : « On est contre toutes les formes de discriminations mais je ne suis pas certain que ce soit nécessaire de faire une journée contre l’homophobie. Je pense qu’on a tous conscience de ça et que ce n’est pas la peine de vouloir afficher tout le temps… On peut aussi avoir plein d’autres causes pour lesquelles on pourrait jouer toutes les semaines avec des maillots différents. »
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Du côté des joueurs du SRFC, seuls deux joueurs n’ont pas pris part à la photo réunissant tous les acteurs de la rencontre derrière le slogan « Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot« . Le capitaine du Stade Rennais, Hamari Traoré, et l’attaquant prêté par l’OL, Karl Toko-Ekambi, n’étaient pas présents sur le cliché, une absence qui fut interrogée après la rencontre par les journalistes présents. En zone mixte, Karl Toko-Ekambi s’est exprimé : « Je ne vois même pas de quoi vous parlez franchement, moi j’étais en train de faire mes straps donc chacun pense comme il veut (…) Je n’en pense rien, chacun fait comme il veut, chacun pense comme il veut. »
Une journée controversée dans l’hexagone
L’initiative de la LFP est sujette à de nombreuses controverses. En effet, à l’approche de cette journée où les joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2 portent un maillot floqué aux couleurs LGBT, de nombreux acteurs ont fait le choix de ne pas prendre part à leur rencontre. Des joueurs de Toulouse, Nantes ou Guingamp ont refusé de jouer avec ce maillot et une vague d’indignation est survenue sur les réseaux sociaux à la suite de l’annonce de ces évènements. Le Nantais Mostafa Mohamed a par ailleurs été sanctionné financièrement et non sportivement après avoir refusé de jouer la rencontre contre Toulouse.
De son côté, le conseil national de l’éthique de la FFF s’est exprimée ce lundi sur les évènements du week-end et souligne qu’aucune sanction ne sera mise en place, mais que ces agissements dénotent d’un manque d’exemplarités de ces joueurs. « En s’excluant d’une initiative nationale de lutte contre l’homophobie, ces joueurs doivent prendre conscience qu’ils font penser que certaines orientations sexuelles sont moins acceptables que d’autres. Ce faisant, même s’ils n’en ont pas conscience, ils se rendent complices des comportements homophobes (…)
Les footballeurs sont considérés par beaucoup de jeunes comme des sources d’inspiration et des exemples. Leur comportement est observé, puis copié. Les footballeurs le savent et se doivent d’agir en conséquence. Refuser de participer à une opération nationale de cette nature, c’est connaître et accepter le débat public qui s’ensuivra, dans les médias et dans la jeunesse et l’influence que cela peut avoir. »
Habib Beye, consultant Canal + et entraîneur du Red Star a partagé son opinion sur l’importance de ces initiatives. « Personnellement je pense que comme le racisme, comme toutes les causes, on devrait les représenter noblement. On devrait être porteur de ces messages-là. Je dis juste que ceux qui ont refusé de ne pas porter ce maillot, n’ont juste pas joué un match de football. Et ce sont des convictions personnelles que je ne connais pas et que je ne maîtrise pas. (…) Je ne partage pas leur cause. (…) Ce que je veux dire c’est que dans une cause, il est impossible que tout le monde pense la même chose. »