Le match entre le Racing Club de Lens et l’Olympique de Marseille qui s’est déroulé le 6 mai dernier a été marqué par un incident regrettable.
L’attaquant de l’OM, Dimitri Payet, a commis un geste violent à l’encontre de Yannick Cahuzac, milieu du RC Lens, suscitant ainsi de vives réactions de la part des joueurs, des entraîneurs et des fans des deux équipes. Cet évènement soulève la question de la jurisprudence dans les cas de gestes violents et met en lumière l’importance de l’application rigoureuse du règlement.
La commission de discipline de la LFP peut-elle épargner Dimitri Payet ?
Dans le football, comme dans dans tous les sports, il existe des règles et des réglementations strictes qui visent à assurer la sécurité des joueurs et l’intégrité du jeu. En ce qui concerne les gestes violents, le règlement de la Fédération Française de Football (FFF) et celui de la Ligue de Football Professionnel (LFP) sont clairs. Tout joueur coupable d’un geste violent peut être sanctionné par l’arbitre du match, mais également par les instances disciplinaires compétentes. Le meilleur de l’OM ne peut donc pas échapper à la sanction pour l’agression de Yannick Cahuzac.
Selon le règlement, un geste violent peut être défini comme une action intentionnelle qui met en danger l’intégrité physique d’un autre joueur. Cela peut inclure des tacles dangereux, des coups de poing, des coups de pied, des crachats ou tout autre comportement agressif. La gravité du geste et les conséquences sur le joueur adverse sont également prises en compte lors de l’évaluation de la sanction. La gifle de Dimitri Payet à Yannick Cahuzac lors de RC Lens-OM (2-1) entre donc dans le cas de violence volontaire d’un joueur envers un autre.
La jurisprudence dans les cas de gestes violents repose sur des précédents établis par les décisions prises lors des affaires similaires. Les instances disciplinaires s’appuient sur ces précédents pour déterminer la sanction appropriée à infliger au joueur concerné. Cela garantit une certaine cohérence dans le traitement des cas similaires et évite les décisions arbitraires.
La jurisprudence Brandao
On se souvient encore du Brésilien Brandao qui avait asséné un coup de tête à l’Italien Thiago Motta lors du match PSG-Bastia en 2014. Lourdement condamné à un mois de prison ferme en plus de 20 000 euros d’amende le 27 novembre 2014 par les juges du tribunal correctionnel de Paris, il avait finalement pris cinq mois de suspension et 20 000 euros d’amende en appel le 15 avril. En réalité, des faits qui se déroulent sur les terrains de football, en plus entre deux sportifs, finissent rarement au tribunal. Malgré la gravité des faits, les dirigeants du football français ont poussé dans le sens de la limitation de l’immixtion de la justice dans les affaires du terrain.
Il est important de noter que chaque affaire est étudiée individuellement, et les circonstances spécifiques entourant le geste violent sont prises en compte. Par exemple, la réaction de la victime, la gravité de la blessure, l’intention du joueur et son comportement antérieur peuvent tous être pris en considération lors de la détermination de la sanction.
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Le meneur de l’OM, Dimitri Payet, plus connu pour son attitude professionnelle que pour des faits de violence sur le terrain, risque une sanction moindre. Il devrait prendre 4 matchs de suspension pour son geste déplacé qui n’a rien à faire dans un match de football. Et cette décision n’aura rien d’injuste puisque la LFP a très souvent sanctionné des agressions contre le marseillais. Lors du match Nice-OM le 22 août 2021, il reçoit sur la nuque une bouteille lancée depuis une tribune niçoise. La LFP rafale des sanctions contre la tribune en plus d’un arrêt du match. Cas similaire lors du match Lyon-OM de novembre 2021. Match rejoué à huis clos deux mois plus tard…
Dans le cas de l’incident survenu lors de RC Lens-OM, les instances disciplinaires examineront attentivement les preuves disponibles, notamment les images vidéo pour évaluer la gravité du geste et décider en conséquence de la sanction appropriée. Le joueur convoqué en conseil de discipline aura donc l’occasion de se défendre et, s’il le peut, justifier son geste avant le jugement.
Il est important de souligner que la jurisprudence peut évoluer au fil du temps. Les décisions prises dans des affaires antérieures peuvent influencer les futures décisions, mais les circonstances particulières de chaque cas peuvent également conduire à des décisions différentes. Les instances disciplinaires sont responsables de suivre de près les évolutions du jeu et de s’adapter en conséquence pour garantir la sécurité et l’équité dans le sport.