Entre les tensions avec les supporters, le départ de Marcelino, la mise en retrait des dirigeants, et la claque reçue à Paris, l’OM a vécu une semaine chaotique à tous les niveaux.
Olympique de Marseille : Un début de semaine lunaire
Le calice jusqu’à la lye. Voilà comment qualifier la fin d’une très longue semaine vécue par l’OM. Le match de jeudi à Amsterdam contre l’Ajax était porteur d’espoirs. Et ceux-ci ont volé en éclats dimanche soir au Parc des Princes. Mais commençons par le commencement.
Lundi soir, une réunion entre supporters et dirigeants, prévue de longue date, se tient à la Commanderie. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais elle sera le point de départ d’une crise extra-sportive sans précédent.
Au cours de cette réunion, la tension est palpable. 24 heures auparavant, l’OM était tenu en échec sur sa pelouse face à Toulouse au terme d’un match très ennuyant (0-0). Les supporters sont remontés, et vont rapidement le faire savoir à la direction. Menaces, accusations, les dirigeants font office de véritable défouloir où les coups pleuvent à tout-va. Au bout du compte, ni Pablo Longoria ou encore Javier Ribalta ne parvient à prendre la parole, et la réunion se termine dans une confusion des plus totales.
Le lendemain, la crise prend une dimension inattendue. La presse annonce que Marcelino souhaite quitter l’OM, une décision qu’il a déjà annoncé à ses joueurs. Quelques instants plus tard, les médias espagnols rajoutent leur grain de sel, et affirment que Pablo Longoria veut lui aussi partir, après avoir été menacé de mort par certains supporters durant la réunion de la veille. À Marseille, c’est le flou le plus total. Les joueurs ne comprennent pas ce qu’il se passe, et le climat est extrêmement pesant sur la cité phocéenne.
Mercredi, la situation prend une autre tournure. Le départ de Marcelino est annoncé, et l’OM se retrouve donc sans entraîneur, puis sans dirigeants, après que la direction ait décidé de se mettre en retrait. À 24 heures du match, Marseille n’a plus de coach et provisoirement plus de direction. Jacques Abardonado est donc nommé entraîneur par intérim, et le club sera représenté par Jean-Pierre Papin à Amsterdam, Pablo Longoria ayant décidé de ne pas faire le voyage.
La lueur d’espoir venue d’Amsterdam
Jeudi, l’OM s’apprête à faire son entrée en lice en Europa League, avec un déplacement sur la pelouse de l’Ajax pour commencer. Avant cela, une interview de Pablo Longoria accordée à La Provence voit le jour, et on en apprend encore un peu plus sur la réunion de lundi à la Commanderie. Le président marseillais vide son sac et affirme avoir été menacé. « Dans les conditions actuelles, il est impossible de travailler ». Vous me comprenez maintenant, non ? Ce n’est pas normal qu’un dirigeant de football soit menacé. Qu’il soit critiqué oui, on est payé pour ça. Mais menacé… «
Également très attendue, la prise de parole des groupes de supporters intervient à 17h30, soit 2h30 avant le coup d’envoi du match de l’OM à Amsterdam. Ces derniers affirment ne pas avoir menacé Pablo Longoria, et se donne le droit de saisir la justice pour diffamation. Les deux parties se rejettent la faute, et la tension ne redescend pas. C’est dans ce contexte hostile et si particulier que les joueurs de Pancho Abardonado entrent sur la pelouse de la Johan Cruyff Arena. Sans véritable surprise, l’OM passe complètement à côté de son début de match et se retrouve mené 2-0 au bout de 20 minutes de jeu. Finalement, la révolte va venir de Jonathan Clauss qui va remettre les siens dans la partie, avant que Pierre-Emerick Aubameyang parvienne à égaliser juste avant la pause.
Au retour des vestiaires, les Marseillais retombent dans leurs travers, mais vont de nouveau revenir en fin de rencontre, et seront même tout proches d’aller chercher la victoire. Grâce à une force de caractère indéniable, l’OM ramène le point du nul (3-3). De bon augure pour le Classico… Du moins c’est ce que tout le monde pensait.
Pablo Longoria reste en poste
Vendredi, soit 48 heures avant le déplacement au Parc des Princes, l’OM convoque la presse à 19 heures de manière soudaine. Rapidement, on comprend vite que c’est au sujet de Pablo Longoria, et que ce dernier va annoncer sa décision finale après sa mise en retrait. Dans un long discours, le dirigeant espagnol annonce qu’il reste en poste à la présidence de l’Olympique de Marseille, et tient également à prévenir ceux qui l’ont menacé, en expliquant qu’une plainte allait être déposée, et que de grands changements auraient lieu dans un futur proche.
La stabilité commence peu à peu à revenir, une bonne nouvelle pour préparer au mieux le match face au PSG, et se donner le droit de rêver. Désormais à fond dans son rôle d’entraîneur par intérim, Pancho Abardonado savoure, et annonce face à la presse samedi qu’il attend de son équipe qu’elle soit à son image dimanche soir, agressive dans le bon sens du terme, prête à tout donner pour faire un résultat. Visiblement, le message est mal passé.
PSG-OM : Une soirée en enfer
Pancho Abardonado a tenté un coup de poker. Et il ne fallait pas être sorti de Saint-Cyr pour comprendre que la soirée allait virer au drame pour l’OM. Dans une défense à cinq, les Marseillais sont rapidement assiégés par le PSG et ne touchent quasiment pas le ballon. Dès la 8e minute, Achraf Hakimi, d’un coup-franc sublime, met Paris dans le confort. Quelques instants plus tard, Vitinha va toucher la barre transversale après un bon centre de Jonathan Clauss. Ce sera la seule véritable occasion marseillaise de la rencontre. Car derrière, les Parisiens accélèrent, et ça va beaucoup trop vite pour l’OM qui va plier une seconde fois sur un but de Randal Kolo Muani à la 37e minute.
À la pause, Pancho Abardonado fait entrer Amine Harit et Iliman Ndiaye à la place de Vitinha et d’Azzedine Ounahi. En revanche, le système reste le même, et l’OM n’a pas le temps de se révolter que le PSG triple la mise dès la 47e minute grâce à Gonçalo Ramos. L’attaquant portugais ouvre son compteur sous ses nouvelles couleurs, et s’offrira même un doublé en toute fin de match. L’addition est terriblement salée pour les Olympiens qui s’inclinent 4-0. La crise est loin d’être terminée, et les jours s’annoncent encore tumultueux à Marseille.