Matchs ternes, déchets tactiques et pénurie de buts ont secoué les phases de poules des grandes nations européennes. Les équipes comme la France et l’Angleterre ont déçu le public par leurs prestations. Alors que le premier tour de cet Euro 2024 se termine ce mercredi, retour sur le parcours peu enthousiasmant de ces deux favoris.
La France qualifiée mais inquiétante
Après un deuxième match nul de suite à l’Euro 2024 (1-1 face à la Pologne) qui précipite les Bleus dans la partie de tableau la plus relevée pour la suite du tournoi, l’équipe de France n’a pas fait taire les critiques et les interrogations sur son niveau de jeu. Trop prévisibles, pas assez explosifs, aucun but dans le jeu, les difficultés des bleus lors de ce premier tour ont souvent été pointées du doigt. Même si elle est restée invaincue, la France a terminé deuxième de son groupe derrière une Autriche flamboyante. Qualifiés pour les huitièmes de finales avant même leur dernier match de poule ce mardi, leurs prestations n’ont fait qu’agrandir les inquiétudes. Mais Malgré les difficultés présentées par son équipe, surtout à la finition, le sélectionneur Didier Deschamps affiche une sérénité presque déroutante.
« On a fait ce qu’il fallait pour aller chercher la première place, mais vous avez vu celui qui était assis là avant moi, l’homme du match (Lukasz Skorupski) ? On est tombé sur un super gardien », a-t-il déclaré en conférence de presse, devant des journalistes plus sceptiques. Contre la Pologne, les Bleus ont manqué d’efficacité, avec 19 tirs, huit cadrés, mais un seul but sur pénalty. Dans la lignée des deux matchs précédents, où ils avaient tiré 29 fois en tout, pour six tentatives cadrées. Surtout, ils n’ont pas rassuré dans le jeu contre la Pologne, équipe déjà éliminée. « Peut-être que d’autres équipes ont dégagé plus de potentiel, le fait qu’on n’ait pas marqué limite nos prestations. Mais on est là où on voulait être, et il ne faut pas banaliser la qualification, notre groupe était vraiment difficile », a ajouté le sélectionneur.
Un jeu peu flamboyant
C’est un sujet qui fait débat depuis plusieurs années déjà et particulièrement depuis le début de l’EURO. Le jeu de l’équipe de France est-il plaisant ou non ? Après trois matchs dont une victoire face à l’Autriche et deux nuls face aux Pays-Bas et à la Pologne, l’attaque de Deschamps enregistre zéro but marqué dans le jeu et un marqué sur penalty. Une chose qui n’est jamais arrivée dans le football français. Ce qui ne fait pas la grande joie dans les rangs des supporters qui espéraient vivre de grandes émotions, voir du spectacle durant cette compétition.
La tactique de Didier Deschamps lors de la rencontre face aux Pays-Bas a déplu plus d’un parmi lesquels un ancien international hollandais. Au micro du média NOS, le Néerlandais Pierre van Hooijdonk, s’est montré impitoyable sur la performance affichée par la France face aux Pays-Bas. « Les deux équipes voulaient un point, elles l’ont eu. C’est ainsi que les deux entraîneurs ont abordé le match. Et Deschamps… Quand on regarde son équipe, sans Mbappé, il a mis Rabiot, alors qu’il y a aussi Kolo Muani, Barcola et Coman. Avec un tel matériel, c’est du football de merde ! Et avec l’équipe nationale néerlandaise, c’est un peu la même chose », a-t-il avoué.
L’Angleterre dans le groupe de la honte
Si ce début d’Euro n’est pas très heureux pour l’Équipe de France, il ne l’est pas plus pour l’Angleterre. Les Three Lions enchaînent les performances difficiles avec un manque cruel de leadership. Si Bellingham a ouvert la voie en marquant contre la Serbie (0-1) lors du premier match, il a été moins en vue face aux Danois (1-1), mais aussi, mardi soir, contre la Slovénie (0-0). Pressenti comme futur ballon d’Or, le milieu du Real Madrid a manqué de poids au milieu de terrain, tout comme Phil Foden sur son côté gauche et Harry Kane dans la surface. L’Angleterre a quand même terminé premier de son groupe après le match contre la Slovénie, lors d’une des soirées considérée comme la pire depuis le début de l’Euro.
90 minutes de perdues en tant que spectateur ou téléspectateur. Les deux rencontres du groupe C ont été bien en dessous de tout. Les Three Lions n’ont pu compter sur personne pour se défaire des slovènes bien en place et suffisamment agressifs pour maintenir les Anglais loin des cages d’Oblak. Dans l’autre match, le Danemark a tenté des choses en première période face à la Serbie avant de s’endormir progressivement au fil des minutes. Deux rencontres, deux scores nuls. Une expression bien réelle pour définir cette soirée en compagnie des quatre équipes du groupe.
Des nations qui devront se dépasser
Avec l’une des équipes les plus talentueuses du tournoi, le statut de favori semble être difficile à assumer pour les partenaires de Jordan Pickford. Les prestations livrées par les anglais ont poussé leurs fans à déserter le stade hier. Ils ruminaient une nouvelle contre-performance des leurs dont ils attendent désespérément le jour de gloire. Et celui qui est toujours accusé de cette situation est le sélectionneur. Critiqué pour son style de jeu « boring » Gareth Southgate, avait promis que ce jour était proche, demandant calme et un peu de patience aux exigeants suiveurs des Three Lions. Mais Arc-bouté dans un système auquel il semble le dernier à croire, il risque, jusqu’au huitième de finale, de subir le vent de fronde contre lui, qui ne cesse de grandir au pays.
Southgate a encore quelques jours de sursis pour inverser la tendance et réussir un tournoi qu’on le voyait gagner avant qu’il ne débute. Son équipe devra se réveiller pour les phases finales ou l’Angleterre va continuer sa disette. Elle n’a gagné aucun trophée majeur depuis 1966. De leur côté, avec un jour de récupération de moins que s’ils avaient terminé premiers du groupe, les Bleus vont désormais devoir se tourner vers les huitièmes de finale avec beaucoup de choses à régler. D’autant qu’ils se retrouveront dans la partie de tableau de l’Allemagne, de l’Espagne et du Portugal, pour une seule place en finale.