L’Olympique de Marseille a annoncé avoir trouvé « un accord de principe » avec l’entraineur Roberto De Zerbi. Le technicien italien va succéder à Jean-Louis Gasset sur le banc phocéen. Il deviendra le 31ᵉ coach étranger de l’histoire de l’OM. Depuis sa fondation, le club du sud de France a toujours eu un lien particulier avec les entraîneurs non-français. Focus sur leur passage et leur impact sur l’un des clubs les plus titrés de Ligue 1.
Les coachs se succèdent, mais sans succès
Le suspense touche à sa fin, et l’officialisation approche. Le nouvel entraîneur de l’OM, Roberto De Zerbi, est arrivé ce mercredi dans la cité phocéenne pour sa première grande réunion. Le technicien italien ne signera pas immédiatement son contrat de trois ans, mais le séjour n’en sera pas moins intense pour autant.
Il va débarquer à La Commanderie avec une grande partie de son staff, en plus de Giovanni Rossi, accueilli par le président Pablo Longoria et par son conseiller stratégique. Après l’officialisation de sa signature, De Zerbi rejoindra la longue liste des entraineurs étrangers qui se sont aventurés dans le sud de la France. Après une longue période sans trophées majeurs, ce choix est-il le meilleur pour les Phocéens ? L’OM doit-il vraiment s’entêter à recruter un technicien étranger ? Pas certain si l’on ’on jette un coup d’œil dans le rétroviseur.
Dans sa longue et riche histoire, le club phocéen a connu, en plus du technicien italien, trente entraîneurs étrangers. Parmi eux, seuls quelques-uns sont passés à la postérité. Avec deux titres de champion de France (1991, 1992) et un sacre mythique en Ligue des champions (1993), surnommé le « sorcier belge », Raymond Goethals arrive forcément tout en haut de la liste.
Derrière, il faut remonter très loin dans le temps pour trouver d’autres « gagneurs » : l’Anglais Peter Farmer (Coupe de France 1924), l’Ecossais Victor Gibson (Coupes de France 1926 et 1927 ainsi que deux championnats de la Ligue du Sud-Est en 1927 et 1929), l’Autrichien Vinzenz Dittrich (Coupe de France 1935), le Hongrois Jozsef Eisenhoffer (championnat de France 1937 et Coupe de France 1938) et enfin l’Italien Giuseppe Zilizzi (championnat de France 1948).
L’OM n’apprend pas de ses erreurs
Globalement, il y a plus d’échecs que de succès pour les techniciens non français passés par Marseille. Du Suisse Louis Maurer, qui a mené l’équipe à sa première descente en deuxième division en 1959, au pompier de service croate Tomislav Ivic, qui n’a pas justifié sa glorieuse réputation lors de ses trois passages différents, en passant par les obscurs Abel Braga et Javier Clemente, symboles de l’instabilité du club au début des années 2000. Mais le plus grand « flop » étranger de l’histoire de l’OM demeure sans aucun doute Franz Beckenbauer. Débauché par Bernard Tapie alors qu’il venait de remporter la Coupe du monde 1990 avec la Mannschaft, le « Kaiser » n’a tenu que trois mois sur le banc olympien avant d’être envoyé au poste de directeur sportif, puis licencié, en janvier 1991.
« À l’OM, j’ai pris du recul au bout de six mois, car Bernard Tapie se mêlait trop de mon travail au quotidien, notamment sur les questions d’ordre tactique, confiait à France Football la légende allemande en 2013. Je pense que sans lui, je serais resté bien plus longtemps, peut-être même de longues années à la tête de l’OM et ce défi m’aurait bien plu. C’est sans doute l’un des seuls regrets de ma carrière. » Un témoignage poignant, mais difficile de terminer sur cette valse des entraineurs sans mentionner Marcelino. Vivement critiqué, l’espagnol aura quitté l’OM après sept rencontres au total dans le sud-est de l’Hexagone. L’Espagnol ferait donc « moins bien » que Javier Clemente, Tomislav Ivic, Albert Emon, Philippe Troussier et José Anigo. Un constat terrible pour un homme débarqué avec de grandes ambitions l’été dernier sous Longoria.
Roberto De Zerbi pour changer l’histoire
De Zerbi débarque alors dans un club « traumatisé » par son expérience avec les entraineurs étrangers. En plus du devoir d’écrire sa légende sur les annales de l’OM, un gros chantier l’attend. Le plus important concernera la création d’une cellule de performance, qui chapeautera le secteur médical et sera en lien direct avec le staff. Son directeur sera un Italien qui termine ses obligations dans un club de Serie A, en cette fin juin. Le mercato sera également au programme des discussions.
Connu pour être un constructeur du beau jeu, le natif de Brescia aime voir ses équipes conserver le ballon de manière constructive et efficace. « Roberto De Zerbi est l’un des managers les plus influents de ces 20 dernières années », a déclaré Pep Guardiola, il y a un an. Un style qui pourrait rappeler celui de Jorge Sampaoli ou encore Marcelo Bielsa. Ce qui devrait plaire au public du Vélodrome et contribuer au succès du coach italien.