Ils ne sont pas forcément ceux qui ont acquis le plus de points ou qui ont, du moins, offert les plus grands résultats en Ligue 1 à leurs clubs respectifs. Pourtant, leur science du jeu, couplée à une certaine émotion voire nostalgie d’une période, ont fait de ces techniciens de véritables protégés des fans locaux. Zoom non-exhaustif sur plusieurs personnalités à part dont la simple évocation du nom rappelle forcément quelque chose aux supporters.
Éric Gerets
Une personnalité bien trempée qui ne pouvait que s’adapter à la pression et à la ferveur du côté de la Canebière. Avec 1,97 points par match lors de son bail marseillais de septembre 2007 à la fin de la saison 2009, Gerets a laissé un excellent souvenir comptable au Vélodrome. Un bilan dont ne peuvent pas se targuer l’ensemble des entraîneurs étrangers de l’OM. Plus que tout, c’est par son tempérament et son amour du peuple local qu’il s’est distingué.
N’hésitant jamais à défendre corps et âme le club olympien, le Belge n’a pas tardé à s’attirer la sympathie du chaud public de l’OM. Très apprécié localement malgré l’absence de trophée et de plus en plus reconnu en Europe, le “Lion de Rekem” fut logiquement élu meilleur entraîneur de Ligue 1 lors de sa dernière saison. Approché par le Paris Saint-Germain pour remplacer Carlo Ancelotti en 2013, il offrira aux Marseillais une nouvelle raison de l’aimer : par respect pour “ses” Marseillais selon ses propres dires, le natif du Limbourg refusait poliment l’offre qatarie.
Unai Emery
Un limogeage qui fait encore parler et qui donne raison à certains puristes qui affirment haut et fort que le Paris Saint-Germain n’a jamais aussi bien joué que sous la houlette du technicien espagnol. Il suffit de voir l’évolution du club de la capitale depuis, ne serait-ce qu’avec ses échecs en Ligue des champions et surtout la réussite du Basque du côté d’Aston Villa, pour utiliser à juste-titre le terme de gâchis.
Avec 2,37 points par match en Ligue 1, Unai Emery est tout simplement le meilleur entraîneur étranger de l’histoire au plan comptable. Plus que tout, il proposait un jeu bien léché, porté vers l’avant et parfaitement mis en exergue par des joueurs clés comme Thiago Motta, Javier Pastore, Blaise Matuidi ou encore, Edinson Cavani. Jugé très sévèrement (voire moqué) et tenu responsable, à tort, du fiasco sur la pelouse du Barça en Ligue des champions, Emery a depuis pris sa revanche à l’étranger et nombreux sont les supporters parisiens à le regretter.
Leonardo Jardim
16 victoires de rang, un record, et un souvenir impérissable du côté de la Principauté. Le Portugais était déjà parvenu à réaliser de grandes choses dans son pays et notamment au Sporting CP. Ce qu’il fera à l’ASM entrera dans l’histoire du club.
Succéder à Claudio Ranieri n’était évidemment pas une mince affaire et c’est en ce sens qu’il a fallu du temps à Jardim pour imposer sa patte.
La patience des dirigeants monégasques aura eu du bon avec une saison 2016/2017 d’exception, marquée par l’avènement de Kylian Mbappé. Demi-finale de Ligue des champions et succès historique en championnat avec 107 buts marqués et une attaque dévastatrice qui avait évidemment de quoi animer les travées de Louis II et des stades à l’extérieur. Le PSG était devancé sur la scène nationale pour la première fois depuis 2012. Un exploit seulement imité par Lille sous la houlette de Christophe Galtier de nos jours (2021).
Marcelo Bielsa
Décidément, le littoral méditerannéen a souvent été un lieu d’osmose entre clubs de Ligue 1 et entraîneurs venus d’ailleurs. Personnage à part, Marcelo Bielsa est une légende du football et même au-delà. Son approche philosophique et totale du jeu a d’ailleurs inspiré bon nombre de ses jeunes pairs. “El Loco” porte mieux que quiconque son surnom et sa présence sur la glacière lors des rencontres de l’OM, les vidéos du vestiaire et des entraînements incessants de ses joueurs ont encore contribué à sa légende. Son passage à Marseille, à la fin tumultueuse (comme souvent avec l’Argentin), ne donnera lieu à aucun trophée. Mais finalement, c’est bel et bien le jeu établi, le spectacle permanent et les émotions procurées aux amateurs de football – de l’OM ou non – qui auront fait de Bielsa l’un des entraîneurs les plus marquants de la précédente décennie en France.