La vente OM à l’Arabie saoudite est un sujet de longue date. Malgré les offres répétées, les négociations ont été entravées par les exigences élevées de Frank McCourt et des contraintes géopolitiques, conduisant les Saoudiens vers d’autres opportunités d’investissement.
Vente OM : Frank McCourt a des exigences excessives
L’intérêt de l’Arabie saoudite pour les clubs européens n’est pas nouveau. Mohamed Ben Salmane, prince héritier du royaume, à travers le Fonds Public d’Investissement d’Arabie Saoudite (PIF), a racheté Newcastle United en 2021 pour environ 350 millions d’euros, propulsant le club britannique parmi les plus riches du monde.
Satisfait de son investissement avec les Magpies, le pays le plus riche du Golfe ambitionne d’acquérir d’autres clubs d’Europe. D’autant plus que l’UEFA a assoupli les règles en matière de multipropriété. L’appétit pour les formations européennes a ainsi conduit les Saoudiens vers l’Olympique de Marseille.
L’intérêt de l’Arabie saoudite pour la vente OM répondait à une stratégie bien définie : concurrencer le voisin qatari, actuel propriétaire du PSG, améliorer son image à l’international et favoriser sa candidature en vue d’organiser la Coupe du monde de 2034. Sauf que cette transaction est toujours en suspens en raison des exigences excessives de Frank McCourt.
L’Arabie saoudite change son fusil d’épaule dans le domaine du football
Le propriétaire américain de l’Olympique de Marseille réclamerait environ un demi-milliard d’euros avant de céder le contrôle de son club. Un montant considérablement plus élevé que ce que les investisseurs saoudiens auraient proposé jusqu’à présent, oscillant entre 250 et 350 millions d’euros. Cette différence constitue un obstacle majeur à la finalisation de la vente OM.
De plus, des considérations politiques ont également influencé la décision de l’Arabie saoudite. Christian Chesnot, journaliste spécialiste du Moyen-Orient, assure que le prince héritier MBS n’est plus aussi enclin à investir en France en raison de divergences politiques avec Emmanuel Macron, notamment en ce qui concerne les relations avec les Emirats Arabes Unis.
« La France n’est plus considérée comme le partenaire privilégié de l’Arabie Saoudite et les grands contrats d’autrefois sont devenus rares. Les Saoudiens reprochent à Macron sa proximité avec Mohamed Ben Zayed, le président des Emirats Arabes Unis », révèle le journaliste dans le JDD.
L’Olympique de Marseille n’est plus une priorité pour les Saoudiens
Christian Chesnot confirme que si Mohamed Ben Salmane (MBS) mise sur le football, il souhaite plutôt valoriser la Saudi Pro League qu’investir sur des clubs européens après avoir racheté Newcastle. « Le football est une véritable religion dans le pays et les dirigeants ont compris le pouvoir de cette passion populaire, car il permet de véhiculer une image positive du pays à l’international », a-t-il expliqué.
Cette évolution des relations politiques aurait ainsi un impact sur les investissements saoudiens en France. Ces derniers se recentrent à présent sur le développement de leur propre championnat plutôt que sur l’acquisition de clubs européens.
Certes, le football demeure un vecteur majeur de valorisation de l’image internationale de l’Arabie saoudite, mais les priorités du royaume pétrolier semblent dorénavant se déplacer vers d’autres horizons, mettant l’OM au second plan. La vente du club phocéen, annoncé par Thibaud Vézirian depuis plus de trois ans, semble ainsi sérieusement compromise.